Commentaires sur le plus récent roman de CS Richardson, La fin de l’alphabet.

Avant de mourir

L’auteur canadien CS Richardson n’est qu’à son premier roman que déjà nous attendons la suite. Petit volume tout en poésie, La fin de l’alphabet séduit comme une glace à la vanille en fin d’été.

Ambroise Zéphyr, publicitaire londonien, apprend qu’il ne lui reste que 30 jours à vivre, tout au plus. Comment affronter la mort en si peu de temps? Lui et sa femme Zappora Ashkenazi partiront dans un voyage abécédaire pour tenter de tout vivre avant l’expiration prochaine. Les lettres se veulent destinations, «E» pour la tour Eiffel, «F» comme Florence, «K» et l’amie Kitts, mais «T» c’est la Terreur.

Ce livre qui parle de deuil à mi-mots, d’une mort esquissée, d’une détresse voilée, nous amène dans un univers trop réel. L’histoire crie une vérité universelle: nous allons mourir et ce sera la fin. Tandis que Zappora tente de se faire à l’idée de la perte de son homme, Ambroise fuit la réalité, évite, contourne.

Sans jamais tomber dans la lourdeur ou le drame sirupeux, CS Richardson s’amuse avec la stylistique pour nous faire voyager dans les deux solitudes du mourant et de son épouse. Tellement, qu’il devient souffrant au lecteur de dire au revoir aux personnages.

Le bouquin a été récompensé du Prix du Commonwealth pour le premier roman Canada et Caraïbes et a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général, catégorie traduction. Directeur du département graphique de la maison d’édition Random House à Toronto, CS Richardson a porté une attention toute particulière aux petites illustrations et lettrines qui se cachent à travers les pages.
 

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