BABEL, MUMFORD & SONS

Il y a deux ans, Mumford & Sons a lancé Sigh No More, qui a charmé des millions de personnes à travers le monde entier. Le deuxième album du quatuor britannique, Babel, sortait le 24 sep­tembre dernier en magasin. Un nouveau projet attendu avec une fébrilité féroce et qui se devait d’être à la hauteur des attentes.

Babel, c’est le genre d’album qu’on écoute l’automne, en mar­chant vers l’arrêt d’autobus, contre le vent de novembre. Ou bien l’hiver, emmitouflé dans une couverture. Sigh No More s’y prête bien aussi, mais c’est décidément avec son deuxième album que le groupe atteint un certain paroxysme mélancolique. Le son si parti­culier de Mumford & Sons est toujours bien tangible, mais marqué par une évolution bénéfique.

Épurés, les arrangements musicaux du nouvel album laissent davantage de place à la voix du chanteur, Marcus Mumford, pour ainsi mieux l’exploiter, idem pour les voix des autres membres, qui sont utilisées avec parcimonie. Les instruments sont utilisés de façon consciencieuse. Tout cela a pour conséquence de faire de Babel un album moins chargé et plutôt folk que rock, beau et doux, qui coupe le souffle.

La construction des chansons, d’un point de vue technique, est plus variée, plus originale. L’aspect poétique, la délicatesse et le souci d’une profondeur marquent toujours les textes, qui apaise­ront même les plus amers. Inutile d’exemplifier. Il faut découvrir les paroles soi-même, les vivre, et ensuite les aimer, sans hésiter. Parfois, on tape du pied en suivant le beat, mais d’autres fois on n’y arrive pas : on est tout croche en dedans.

4/5

Julie Day-Lebel

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