Le duo Alfa Rococo était de passage au Grand Théâtre de Québec pour présenter le spectacle de leur dernier album, «Chasser le malheur».

Bouger pour chasser le malheur

Le son riche et onirique d’Alfa Rococo a fait vibrer le Grand Théâtre samedi dernier, 19 février, devant un public hétéroclite. Le quatuor de musiciens composé de Jean-Luc Huet (guitares), Patrice Fraser (claviers), Gabriel Lajoie (basse) et Joseph Perreault (batteries) donne une texture épaisse et fait planer les voix du duo constitué de Justine Laberge (chant et percussions) et de David Bussières (chant et guitare). «On a un band de feu!», affirmait fièrement Mme Laberge en entrevue le mardi précédent.
Le spectacle en soi rejoignait le propos de leur poésie qui invite à profiter de la vie et à se méfier des pièges de notre société.

Les sièges confortables

Devant un public de tous âges, on sentait le duo fébrile au début du spectacle, vu le trac ressenti après un an sans monter sur scène. Les spectateurs aussi ne savaient pas trop comment réagir et il a fallu faire une mise au point en début de spectacle.

Après quelques morceaux, David Bussières n’a pas hésité à sommer les spectateurs de lever l’ancre de leurs sièges moelleux. Il argumentait qu’on passait «trop de temps assis dans notre société» et que c’était la cause de bien des maux. «Ce n’est pas un spectacle du postérieur!», s’est-il exclamé. C’était une intervention fructueuse et juste, car à partir de ce moment, les spectateurs étaient debout pour groover avec le groupe.

Dès lors, on a senti les deux chanteurs retrouver leur aisance et prendre le contrôle de la salle. Le spectacle leur ressemblait davantage. 

Un spectacle d’Alfa Rococo est définitivement une bonne occasion de bouger pour chasser la morosité. «On s’est bien dégourdi!», pouvait-on entendre dans le hall de la Salle Octave-Crémazie après le spectacle.   

Contexte d’écriture différent

Après une tournée de plus de 200 spectacles avec Lever l’ancre Justine Laberge et David Bussières ont pris une pause d’un an afin de concocter leur deuxième opus, Chasser le malheur. Avec un succès derrière la cravate, la pression de produire du nouveau matériel se faisait sentir.

«Notre premier album, on l’a écrit en Europe pendant que David était en tournée avec le Cirque du Soleil. Cette fois-ci, c’était plus difficile, on était enfermés dans notre appartement», a admis Justine Laberge. «C’est comme tout dans la vie, il a fallu s’asseoir et le faire», a ajouté David Bussières. Le duo constate toutefois que ce nouveau contexte de création a donné un produit moins naïf.

Enthousiaste à l’idée de présenter leurs nouvelles chansons, l’esthétique duo s’estime fier de leur travail. «Il a plus de mordant, il est plus groovy et plus profond», affirme le chanteur et guitariste, confiant que l’expérience du premier album a aidé le groupe à mieux se connaître et à «trouver leur son».

Crédit photo : Claudy Rivard

Consulter le magazine