Steve Kerr est un nouveau venu dans l’industrie cinématographique québécoise et il fait son entrée de manière soignée avec Columbarium, un thriller simplement ficelé, mais efficace.

Columbarium : Entrée soignée pour Steve Kerr

Steve Kerr est un nouveau venu dans l’industrie cinématographique québécoise et il fait son entrée de manière soignée avec Columbarium, un thriller simplement ficelé, mais efficace.

Mathieu Massé

Demi-frères, Mathieu et Simon sont convoqués au chalet de leur père, par l’exécuteur testa­mentaire de ce dernier, décédé dans des circonstances dou­teuses. Ils apprennent, une fois sur place, qu’ils devront y rester sept jours afin d’y construire un columbarium pour leur père. L’interdic­tion de quitter le chalet, sous peine de perdre l’héritage, fait monter rapidement la tension entre les deux frères.

Construit en chapitres le film drague le spectateur dans la folie où sombre le personnage de Mathieu, joué de manière très convaincante par David Boutin. Le film joue beaucoup sur les références bibliques. Sept jours pour bâtir le co­lumbarium (ou le monde ?). Une journée pour chaque cha­pitre. Le nom du personnage principal est également une référence à l’apôtre Matthieu. La Bible guidera, par ses versets, le protagoniste tout au long du film.

L’utilisation du cadre de l’image est certainement un point fort du film. Steve Kerr joue avec le format du cadre pour resserrer l’image. Chaque jour qui passe com­prime les côtés de l’image pour ne laisser ultimement qu’une bande verticale au mi­lieu de l’écran. Le spectateur ressent cet effet d’étrangle­ment au même rythme que le personnage.

Steve Kerr mélange très bien un style fin et un scénario solide. Solide, mais pas très complexe. En effet, les ficelles se démêlent d’elles-mêmes en arrivant au dénouement. Si le jeu de David Boutin est juste et bien dosé, Maxime Dumon­tier (Simon), qu’on a vu entre autres dans Tout est parfait en 2008, joue un peu grossiè­rement, point assez négatif du film.

En somme, Columbarium ne se démarque pas néces­sairement au niveau global, mais est rafraîchissant par son genre. Le thriller, souvent absent du cinéma québécois, est un genre qui mériterait d’être exploré plus souvent par chez nous.

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