Couleurs complémentaires

Drôlement décontractées, les deux formations ont partagé la scène avec complicité, n’hésitant pas à venir ajouter au besoin leurs voix ou instruments aux compositions de l’autre. Débutant avec près de 45 minutes de retard, le spectacle a néanmoins semblé satisfaire la très nombreuse foule.

The Luyas, originaires de Montréal, se sont chargés d’ouvrir la soirée avec entrain et excentricité. Le quatuor a ainsi présenté plusieurs pièces de leur dernier album, Too Beautiful to Work, de même que quelques chansons inédites, fraîchement composées.

Riches en claviers et effets de toutes sortes, les compositions du groupe se voulaient parfois sombres et expérimentales, mais jouissaient tout de même bien souvent d’une qualité mélodique accrue. À la voix nasillarde de Jessie Stein s’additionnait une instrumentation variée, telle du cor français ou encore un Moodswinger, cithare électrique à 12 cordes, le tout étant mené rigoureusement par une batterie plutôt inventive.

La formation a également bénéficié d’apparitions des membres de The Dodos qui sont venus prêter main-forte à de nombreuses occasions. Lorsque ces derniers prirent finalement le relai sur scène, la foule sut les accueillir chaleureusement.

Le duo californien était accompagné pour l’occasion d’un troisième membre à la guitare, bien qu’il ait été pratiquement invisible tout au long de la performance. Beaucoup plus électriques et lourds que sur album, quoique toujours justes, The Dodos ont profité de la soirée afin de faire découvrir davantage leur plus récent album au public, No Colors.

Ils ont alors offert une prestation bien rodée, où le groupe a réussi à produire des chansons complètes et sophistiquées, malgré l’instrumentation assez rudimentaire (deux guitares et une batterie). Il y a fort à parier que leur indie rock flirtant avec le folk et le psychédélique en a séduit plus d’un au terme de cette soirée réussie.

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