Impact Campus est allé à la rencontre de l’équipe de La Vérité, le deuxième long-métrage de Marc Bisaillon.

Crime et silence

Deux adolescents de Saint-Hyacinthe mènent une vie raisonnablement délinquante jusqu’à ce que leurs débandades prennent une tournure sinistre. Coupables d’un meurtre que l’enquête peine à élucider, Yves et Gabriel porteront un secret peut-être trop lourd.

Marc Bisaillon compte explorer la conscience coupable dans sa tétralogie. Comme dans La Lâcheté (premier volet), un crime a lieu et quelqu’un s’étiole dans les dédales de la culpabilité pendant que l’enquête cherche vainement les coupables.

Si le premier long-métrage de Bisaillon avait lieu dans les années 1960 à Shawinigan, le réalisateur et scénariste déploie maintenant la diégèse de La Vérité en 2011 à Saint-Hyacinthe. «J’aime tourner en dehors des grandes villes, on les a déjà vues de toute façon. En plus, filmer en région donne lieu a des images d’extérieur plus intéressantes», affirme M. Bisaillon.

Une ambiance de famille

«Je n’avais jamais connu ça avant», affirme le comédien de 20 ans Pierre-Luc Lafontaine au sujet de l’ambiance de famille qui régnait sur le plateau. Celui qui incarne Gabriel dit avoir beaucoup bénéficié des trois ans entre sa première lecture du scénario et le tournage «C’est comme si un processus s’était installé, que le film avait eu le temps de mûrir en moi, inconsciemment.»

C’est probablement grâce à l’atmosphère familiale qui s’est créée lors du tournage que les deux acteurs ont été boostés par la pression sur le plateau. Geneviève Rioux, qui interprète la mère monoparentale de Gabriel, s’est revue il y a 25 ans lorsqu’elle tournait dans Le Déclin de l’Empire Américain. «J’en étais à une de mes premières expériences de plateau professionnel et j’étais entourée de gens implantés dans le métier. Je me souviens de l’accueil et du soutien chaleureux de Pierre Curzi, entre autres. Ça m’avait aidé à bien performer, c’est sûr. J’imagine que j’ai essayé de redonner ça aux gars», explique la comédienne. Le Déclin de l’Empire Américain lui avait valu une nomination aux Prix Génie comme meilleure actrice de soutien.

Quant à Émile Mailhot, qu’on pourrait qualifier d’enfant de la télé (Quadra, Le monde de Charlotte, Le petit ciel, Un monde à part, Ramdam, Yamaska, etc.), il dit s’être senti incité à se «botter le cul» dans ses scènes avec Denis Trudel, celui qui joue son père. «Tu sais qu’il va rendre la marchandise. T’as intérêt à être au rendez-vous!», a-t-il lancé en entrevue.

Pour les jeunes et les moins jeunes

Les deux jeunes acteurs jouent un duo d’amis tout à fait crédible et attachant qui suscitera sans doute l’intérêt du public adolescent. Geneviève Rioux croit que le film pourra être très pertinent pour les parents aussi. «C’est un film qui fait réfléchir sur ce que c’est d’être parent», estime cette dernière à propos du long-métrage qui sortira en salles vendredi prochain.

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