Le premier extrait du nouvel opus d’Alfa Rococo, Lumière, laissait présager un disque énergique et mélodique. C’est bel et bien ce que confirme l’écoute des dix autres morceaux de l’album, solidement ancrés dans la pop et les rythmes entraînants. Sur Nos coeurs ensemble, on apprécie l’omniprésence des synthétiseurs et l’amalgame des voix de Justine Laberge et David Bussières qui ont fait la réputation du groupe. C’est toutefois une direction musicale plus dance que propose le duo sur ce troisième effort, où les vers d’oreille se succèdent, le tout enveloppé de la thématique indémodable de l’amour.
Si quelques pièces arrivent à se démarquer par leur texture musicale ou par la présence audacieuse d’un ensemble à cordes (Pipeline, Perdu dans l’espace, Nous), le disque demeure un tout plutôt uniforme : une recette gagnante appliquée sans beaucoup de risques, co-réalisé avec précision par David Bussières et David Laurendeau. Notons aussi la présence d’Alex McMahon (Catherine Major, Yann Perreau, Plaster) à titre de musicien et d’arrangeur sur plusieurs titres qui apporte une saveur musicale particulièrement accrocheuse. Les textes légers du duo Laberge-Bussières viennent se marier aux mélodies radiophoniques, teintant les chansons d’une couleur particulièrement féminine. Ajoutons à cela des refrains bien envoyés sur Le sexe des anges et Courir après tout ainsi que quelques incursions de la langue de Shakespeare qui confèrent à l’album un certain potentiel international.
Somme toute, les membres d’Alfa Rococo restent fidèles à leur « son » sur Nos cœurs ensemble : une pop de haut calibre doublée de la chimie évidente du duo. Peut-être aurait-on souhaité un peu plus de changement, une évolution musicale plus marquée de la part de ces fabricants de hits afin de succéder à deux premiers albums aux paramètres semblables. L’album demeure malgré tout une collection de titres agréables à écouter, une valeur sûre pour les fans de la première heure et pour les habitués de la piste de danse.
Émilie Rioux
3,5/5
