Critique cinéma : Paul à Québec

Paul à Québec, l’adaptation cinématographique du sixième volume de l’œuvre de Michel Rabagliati, était sans doute l’un des films les plus attendus de la rentrée. Force est de constater que malgré les attentes déjà élevées du public, il ne déçoit pas du tout.

paulaquebec. afficheRespectant le ton et l’esprit de la bande dessinée, François Bouvier nous plonge dans l’univers de Paul, un imprimeur de Montréal passionné de bande dessinée, de sa femme Lucie et de leur fille Rose, alors que s’amorce un autre bel été rempli de projets. Leur quotidien sera cependant bouleversé par l’annonce d’un cancer incurable dont Roland, le père de Lucie, est atteint.

C’est donc entre Montréal et Québec que Paul et sa famille traverseront les mois suivants, accompagnant, avec les autres membres de la famille de Lucie, le patriarche au crépuscule de sa vie. Malgré cette épreuve, le drame auquel ils font face les soudera davantage. Ce sera également l’occasion pour Paul de se rapprocher de son beau-père grâce à ses dessins et de reconsidérer ses propres relations avec son père et son travail.

Aborder le thème de la mort au grand écran n’est pas toujours une tâche aisée. Le mélodrame et le misérabilisme sont des pièges dans lesquels tombent trop souvent ceux qui s’aventurent dans cette voie risquée. Pourtant, François Bouvier, suivant les traces de Michel Rabagliati, a parfaitement réussi à dépeindre la fin de la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus simple.

C’est avec la même simplicité que l’équipe du film nous fait passer du rire aux larmes. À des scènes très dures viennent se greffer des moments franchement hilarants, ce qui a pour effet de captiver du début à la fin, malgré l’absence de revirements dans le scénario.

D’ailleurs, la distribution solide et la qualité du jeu des acteurs participent indéniablement au succès du film. L’identification du public aux personnages est, pour ainsi dire, complète. Nombreux seront ceux qui se reconnaîtront dans les différents membres de la famille qui entoure Roland, dans ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent.

Paul à Québec est donc un film dont la virtuosité réside dans le fait de mettre le quotidien au centre du scénario, sans pour autant sombrer dans la banalité. La vie, la mort, les joies et les peines y sont dépeintes de la même manière qu’on les vit : pleinement, et un jour à la fois.

Note : 4/5

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