Critique de l’album « Le poids des confettis » des Sœurs Boulay

Soeurs-BoulayAprès un premier EP réalisé par Éric Goulet en 2012 et une victoire aux Francouvertes la même année, Les Sœurs Boulay dévoileront le 26 mars un premier vrai album bien mérité, Le poids des confettis. Réalisé par Philippe B, il trimballe quelques chansons du EP, d’autres compositions du duo créateur et deux chansons de Stéphane Lafleur ( Avec pas d’casque ).

La musique des Sœurs Boulay est certes aussi légère que des confettis, mais sans manquer de traduire la lourdeur des fêtes terminées lorsque les flocons de papier jonchent le sol. La vingtaine entamée, l’enfance s’éclipse un brin pour céder la place à des amours pas simples, de la nostalgie et des envies d’évasion; c’est cet état d’esprit qu’induit l’écoute de cet album sensible féminin sans trop de paillettes. Douce zone grise avec Mappemonde ( « Et permets-moi de parler d’toi/ Quand l’alcool m’aura dénudé/[ … ]Même si c’t’écrit sur la mappemonde/ Que j’s’rai jamais ta blonde » ), jolies images avec Lola en confiture ( « Risque ta main par la fenêtre/Le soleil va tomber dedans tes bras » ), odeurs de mer avec Où la vague se mêle à la grand’route… Les deux textes de Stéphane Lafleur se fondent harmonieusement au projet, tout en ayant clairement une griffe différente ; Ôte-moi mon linge, particulièrement réussie, est sans détour et touchante à la fois.

Les harmonies vocales témoignent de liens bien au-delà du partenariat professionnel et de l’expérience solide du duo vocal. Même si la plupart des paroles sont ainsi entonnées, c’est presque dans les quelques passages en solo que l’émotion se transmet le mieux; comme si cette solitude, rare, était synonyme de vulnérabilité… à exploiter.

Le travail de réalisation rend justice à l’authenticité et à l’esprit des chansons. Les arrangements tout simples, avec souvent une guitare seule et une section rythmique sobre, laissent tantôt une petite place au violoncelle ( Un trou noir au bout d’un appât ), à la mandoline ( Ton amour est passé de mode), et ces ajouts, si bien ménagés, n’en sont que plus agréables.

On sent l’énergie même à travers les écouteurs ; cet album porte à croire que Les Sœurs Boulay sur scène doivent faire passer de fichus beaux moments à la foule.

4/5
Justine Pomerleau-Turcotte

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