Une chance qu’une pièce ne fait pas une saison, parce que les spectateurs des pièces des Treize trouveraient le temps long cet hiver.

Début de saison décevant

 

C’était, mardi dernier, la première de la pièce Les Zurbains, qui ouvre par le fait même la saison hiver 2012 de la troupe théâtrale de l’université. C’est donc dans une salle à moitié vide qu’il m’a été donné d’assister à la deuxième représentation de la pièce présentée au Théâtre de poche, et je dois admettre avoir été fort déçu de ce qui a défilé devant moi.

La pièce, popularisée par le Théâtre Le Clou, est un collage de contes imaginés par de jeunes auteurs à la suite d’un concours d’écriture dans les villes de Québec, Montréal et Toronto. La version de la troupe lavalloise nous offre un regroupement de six contes dont trois sont issus de plumes adolescentes. Le problème, ce n’est donc pas le texte. Celui-ci est tantôt poétique, tantôt trash, parfois humoristique et souvent poignant. À lui seul, il fait vivre des émotions. Même si l’on peut questionner la présence du texte de Christina Paradis, qui détonne des cinq autres sans raison apparente, les choix de la jeune metteure en scène Marie-Hélène Gendreau le prouvent. Ceux-ci sont minimalistes et tendent à laisser la scène à ces mots qui hurlent d’envie d’être joués. Le rendu, par contre, est plutôt médiocre…

Si la proposition semble de prime abord juste, elle ne valorise en rien le spectacle. On en veut à la mise en scène peu élaborée et peu poussée, qui arbore d’ailleurs un air bien fade en dépit des efforts de scénographie qui sont, eux, bien présents. Malheureusement, même si la toile de fond, un graffiti géant qui procure un effet très cliché du drame de l’adolescent, installe bien le propos et établit d’emblée une atmosphère intéressante, on a l’impression d’assister à un show d’humoriste raté. Sans punch ni passion, les monologues se relaient sur le podium et on décroche de l’ampleur des mots en raison du jeu inégal des comédiens et pas du tout à niveau, ce qui fait que les histoires intimistes des protagonistes demeurent bien pâles à côté du potentiel puissant et vibrant qui aurait pu les élever. Quoique le niveau s’élève dans les deux dernières interprétations, il est nettement insuffisant.

Les thèmes et le propos peuvent ou non toucher un public qui a dépassé l’âge ingrat, il n’en demeure pas moins qu’un flagrant manque de rythme essouffle tout effort de communication avec le spectateur. La trame sonore tente tant bien que mal de camoufler ces lacunes, en vain.

Enfin, même si l’on peut parfois s’émouvoir, se choquer ou rire des dires des personnages, on ne peut certes pas affirmer qu’il s’agisse d’une représentation audacieuse.

Quoi ?Les Zurbains

Qui ?Texte : collectif, mise en scène : Marie-Hélène Gendreau

Où ?Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack

Quand ?Jusqu’au 18 février

 

 

 

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