Le blanc était à l’honneur à la galerie de l’espace contemporain jusqu’au 30 janvier dernier.

Des tableaux d’un blanc coloré

C’est sans doute en mettant le nez dehors que le galeriste Michel Therrien a eu l’idée de ce thème. «Demander aux artistes d’utiliser une couleur dominante laisse vraiment leur imagination définir leur peinture», affirme le galeriste. «En plus, cela leur donne un défi à relever. Aucun d’eux n’avait auparavant fait ce genre de chose», ajoute-t-il.

Chaque année, une couleur-thème est choisie pour définir l’une des sept expositions thématiques de la galerie. L’espace contemporain s’est déjà enveloppé de vert et de rouge. Le blanc était à l’honneur jusqu’au 30 janvier dernier. La galerie se prépare maintenant à l’exposition thématique du 16 février: L’art numérique.

Donner couleur au blanc

Sur un immense mix sur toile, Carole Chicoine, de Québec, a peint ce qui représente une burqa couverte de neige et de quelques fleurs de lys, mais certaines d’entre elles s’effacent. Le point de vue politique de l’artiste sur les droits des femmes est représenté dans ce tableau. «Est-ce qu’on va respecter les droits des femmes au Québec ou les politiciens vont continuer leurs accommodements raisonnables et devenir blancs comme neige?», se demande l’artiste. «Le jour où on va tolérer la burqa au Québec, les femmes n’auront plus autant de liberté», dit-elle fermement.

Claire Marie Gosselin, de Laval, a peint, dans un style plus conventionnel, deux magnifiques tableaux d’huile et pigments sur toile.

Le premier présente un rocher devant lequel poussent des perce-neiges. La neige y est omniprésente et donne l’impression que la scène flotte dans les nuages. Sur le second, un glacier se fraye un chemin entre les rochers, comme si le blanc dévorait une montagne.

La neige n’est pourtant pas l’unique source d’inspiration des artistes participants. Sylvain Tapin, un artiste peintre de Québec, est de retour avec une série de trois tableaux représentant trois personnages faits de formes géométriques découpées sur blanc par d’épais traits noirs. Une couleur individualise chacun des tableaux avec des taches et des éclaboussures.

Les dérivés du blanc servent souvent à créer contours et texture, comme c’est le cas d’un des tableaux de Marie Gravel, une artiste peintre de Québec. Un arrière-plan fait de stores fermés et un divan dont la texture a été rehaussée par le drap blanc qui le couvre. «C’est un souvenir d’enfance», explique l’artiste. «Quand j’ai vu le thème annoncé pour l’exposition il y a plusieurs mois, je me suis souvenue du temps où ma mère recouvrait les meubles de la maison avec des draps avant de partir en voyage pour ne pas qu’ils se décolorent au soleil», raconte‑t‑elle. L’œuvre est baptisée «Absence».

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