L’étudiante au baccalauréat en arts visuels Gabrielle Lajoie-Bergeron présente une exposition solo au Cercle.

Dualité de la nature, émotions et expériences

Loin de s’inspirer des mythologies grecques ou égyptiennes, ces peintures et dessins représentent plutôt une matérialisation de l’imagination de Gabrielle Lajoie-Bergeron, une étudiante en arts visuels à l’Université Laval. Pique-nique sur l’herbe présente une trentaine de tableaux illustrant des humains à têtes d’animaux, des œuvres que la jeune artiste a réalisées en à peu près six mois.

Avec le Pique-nique sur l’herbe, Gabrielle Lajoie-Bergeron tente d’exprimer «un état psychologique, une sensation d’inconfort, un malaise qui émane de mes expériences de vie». Le tout se traduit par une osmose entre l’Homme et l’animal, des humains à tête de hibou, de chevreuil, d’aigle, de loup et de biche, posant tous un regard menaçant. «Ces animaux traduisent le conflit que je tente d’exprimer: les rapports qu’ont les personnes entre elles. Des fois, ils agissent comme des animaux», explique la jeune artiste. La taille des œuvres varie du minuscule cadre de la taille d’une lettre à l’immense toile capable de couvrir un mur en entier.

Ses tableaux, Gabrielle Lajoie-Bergeron les perçoit comme une seule œuvre, une pure expression de la pensée. C’est pourquoi elle n’a pas jugé nécessaire de donner un titre à chaque tableau. «La peinture et le dessin, ça me permet d’évacuer mes émotions», affirme-t-elle.

Une technique bien à elle

Avant de travailler sur une toile ou un dessin, Gabrielle Lajoie-Bergeron conçoit des croquis par ordinateur. Ensuite, elle ajoute manuellement les couches de couleurs et les formes supplémentaires. Les coulisses de peinture servent à donner plus de vitalité à certains des tableaux. L’artiste exploite aussi les taches de couleurs pour donner plus de texture à la matière.

Pour le médium, «le choix se fait naturellement», affirme-t-elle. Elle a même peint des feuilles de contreplaqué. «Je traite tous les médiums de la même manière. Mon coup de crayon est identique à mon coup de pinceau. Je joue avec leurs propriétés pour faire quelque chose qui vient de moi», explique-t-elle.

Le Cercle décoré

D’anciens tableaux de Gabrielle Lajoie-Bergeron décorent aussi le cabaret et l’espace de restauration du Cercle. Des œuvres qui exploitent, elles aussi, l’Homme et l’animal, mais sous un autre angle. Dans l’espace de restauration figurent, par exemple, d’immenses tableaux représentant parallèlement les deux êtres. C’est le cas du tableau «Lémurien» qui montre un lémur (un petit primate) se tenant sur la tête d’une petite fille.

Du côté du cabaret, des peintures exploitent les formes du visage et des mains de l’être humain avec des couches de couleurs sur fond noir. La jeune femme utilisait alors «des scènes banales de la vie que je travaillais et retravaillais pour donner quelque chose de saisissant».

Le portfolio de Gabrielle Lajoie-Bergeron risque d’accueillir prochainement d’autres œuvres du thème «Homme versus animal». Elle pense «pousser cette symbolique encore plus loin», montrant qu’il s’agit d’une thématique qu’elle maîtrise avec brio.

Consulter le magazine