Guillaume Arsenault sera à Québec le 29 octobre prochain avec son spectacle Géophonik.

Entre le folk et l’électronique, il faut mettre le doigt

Le folk de Guillaume Arsenault est singulier. Aux mélodies que l’on retrouve dans sa musique, il ajoute des séquences percussives trouvées dans l’univers sonore qui l’entoure. Que ce soit le bruit de la sécheuse, la détonation d’une carabine ou le cliquetis d’un dactylo, on retrouve toutes sortes d’éléments, tant dans l’album qu’en spectacle.

C’est ce qu’il appelle du «folktronica». «J’ai passé mon enfance à écouter du rap, quelque part la musique électro a toujours été présente. Au fil de mes rencontres, j’ai été amené à faire de l’instrumental et à faire parler la musique autant que le texte. De plus en plus, je trouve intéressant d’intégrer des sons de la vraie vie dans ma musique, de «patenter» des instruments qui ne sont pas vendus en magasin. Ça a plus de gueule et  de personnalité», explique-t-il.

À l’image de cette interview au téléphone cellulaire en pleine forêt, la musique de Guillaume Arsenault allie les grands espaces et les microprocesseurs. «J’essaie d’harmoniser la nature et la technologie», précise-t-il.

C’est ce que l’on peut retrouver sur scène avec son spectacle Géophonik, du même nom que son dernier album, lancé en mai 2009. Avec trois musiciens, il plonge dans ce monde à l’aide de séquenceurs et d’objets que l’on ne retrouve pratiquement jamais sur scène avec un chansonnier. «Ça reste de la chanson, les paroles sont en premier plan. Il y a quand même des instruments principaux. C’est du côté de la section rythmique que c’est différent. C’est de l’électro à tendance expérimentale. Notre objectif, c’est de créer un univers sur scène avec ces sons.»

Tout comme sa musique, son approche du métier d’artiste n’est pas conventionnelle. Résistant à la forte tendance qu’on les auteurs-compositeurs-interprètes de déménager à Montréal pour poursuivre leur carrière, Guillaume Arsenault a décidé de s’y prendre autrement, en restant dans sa région natale, la Gaspésie. «Dans les écoles de la chanson que sont les festivals, les concours, on nous dit qu’il faut aller à Montréal pour arriver. C’est absurde et intransigeant comme méthode, comme enseignement à donner aux jeunes. J’essaie de trouver une autre façon de le faire. Je donne des ateliers dans des écoles, je compose pour le théâtre et pour des documentaires, je m’aventure dans le monde de la littérature. C’est cependant plus lent que le parcours d'autres artistes», avoue-t-il.

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