Entrevue avec Amylie : rêver d’ici et d’ailleurs

« La création pour moi ça se trouve à un endroit précis dans le cerveau, c’est une certaine bulle, un état d’esprit un peu planant. »

Depuis la sortie de son premier album en 2009, l’auteure-compositrice-interprète Amylie s’est taillé une place de choix dans le domaine musical. La sortie de son deuxième album, Le Royaume, a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Miléna Babin

Si son père, mélomane, faisait jouer de la musique à tue-tête le samedi matin, c’est d’abord le théâtre qui a interpelé la jeune femme. Faute d’avoir trouvé son compte sur les bancs d’école, dès l’âge de 8 ans, Amylie s’investit dans des troupes de théâtre de la ville de Mascouche. « À l’époque, les petits rôles discrets me suffisaient amplement. » Jusqu’au jour où, à sa grande surprise, on lui attribue le rôle principal dans la comédie musicale Grease. « À l’époque, j’avais 16 ans. Avant les auditions, je ne savais même pas que j’avais une voix! J’ai chanté les yeux fermés. »

Impressionnée par le niveau d’adrénaline que lui avait procuré cette expérience, elle envisage pour la première fois de s’initier à un instrument. De façon tout à fait intuitive, elle empoigne sa première guitare : « J’ai mis mes doigts là où ça faisait le moins mal, et puis j’ai joué », lance-t-elle en riant.

Comme bon nombre d’artistes, en 2004, elle migre vers Montréal pour se consacrer à la création de son premier démo. Une fois le travail achevé, elle présente son projet à Audiogram : la maison de disque reconnaît aussitôt son talent.

En 2009, son premier album, Jusqu’aux oreilles, récolte une nomination dans la catégorie Révélation de l’année au Gala de L’ADISQ. Une visibilité qui a lancé la machine et qui lui a permis, notamment, d’ouvrir les spectacles d’Ariane Moffatt et de devenir choriste pour Tristan Malavoy.

Au fil de ces aventures, elle s’entoure d’une équipe de rêve dont Daniel Bélanger, Daniel Boucher, Damien Robitaille et Antoine Gratton font partie. Encouragée par l’accueil chaleureux que le public lui réserve, Amylie entame le processus d’écriture de son deuxième album. « J’enregistrais tous les instruments avec un logiciel. Je me débrouillais, je jouais de tous les instruments “à peu près” pour donner une idée de la structure que je voulais avoir. Ensuite, j’ai présenté ma maquette à Antoine Gratton. Il est revenu avec une pile d’arrangements grosse comme ça! », s’exclame-t-elle en espaçant son pouce et son index d’environ cinq centimètres.

Maintenant que sa musique est enracinée dans notre sol québécois, Amylie compte faire rayonner son royaume à l’étranger. « Ce que j’aimerais, c’est faire des spectacles partout. J’ai envie de faire voyager ma musique. »

Crédit photo : Hubert Gaudreault

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