Falcon Lake : drap blanc et amours

Le premier long-métrage de Charlotte Le Bon, Falcon Lake, rappelle les fins d’été, les premières fois. Dans une mise en scène soignée et fantomatique, on y ressent plus que l’on entend. En salle depuis le 14 octobre, Falcon Lake partira vite, parce qu’il n’est pas Top Gun, il faut donc se précipiter au cinéma, parce que ses images valent la peine d’être vues sur grand écran.

Par Emmy Lapointe, rédactrice en chef

Réalisation : Charlotte Le Bon | Scénario : Charlotte Le Bon, François Choquet, Karim Boukercha |Distribution : Joseph Engel | Sara Montpetit | Anthony Therrien | Pierre-Luc Lafontaine | Karine Gonthier-Hyndman | Monia Chokri | Arthur Igual | Lévi Doré

L’entre-deux
Bastien (Joseph Engel), un jeune Français de presque 14 ans né d’une mère québécoise (Monia Chokri), passe ses vacances d’été dans les Laurentides avec ses parents et son petit frère. La famille est hébergée au chalet de Louise (Karine Gonthier Hyndman), l’amie d’enfance de sa mère, qui a une fille de 16 ans, Chloé. Chloé qui semble convaincue que le fantôme d’un garçon noyé hante la région fascine Bastien, et Chloé semble trouver en Bastien une douceur échappant aux garçons plus âgés.

Le récit librement inspiré du roman graphique Une soeur de Bastien Vivès s’approche évidemment du récit initiatique, parce que l’été a toujours cela de particulier qu’il fait vieillir d’un coup les adolescent.es. Falcon Lake initie aux amours, aux désirs, à l’ambiguïté des relations, et entre la soeur et l’amoureuse, Chloé saura faire connaître avec tendresse à Bastien les sensations adolescentes.

Falcon Lake c’est l’ode à la découverte de soi à travers les yeux des autres, c’est la négociation de ce qui nous tire à l’intérieur de nous et de ce qui nous en expulse.

Et si les personnages principaux arrivent à bien incarner les nuances et les contradictions de l’adolescence, le jeu de certains acteurs est moins convaincant, notamment celui de Pierre-Luc Lafontaine qui ne nous fait pas oublier qu’il a déjà tapé la trentaine.

Mais avec Falcon Lake comme premier long-métrage, Charlotte Le Bon fait une entrée remarquable au grand écran comme réalisatrice et semble promettre une carrière chargée de symboles.

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