Emmanuel Mouret ne se refait pas. Celui qui nous a offert Un baiser s'il vous plaît replonge en eaux connues.

Feu jaune

 

Ses deux thèmes fétiches, l'amour et le désir, sont au cœur de son dernier long métrage, qui épouse la forme d’épisodes. Un intertitre-proverbe précède chacun d'eux, et un narrateur en voix hors champ nous accompagne tout au long du récit. Cette technique, à laquelle se joint la musique classique, n'est pas sans rappeler Dogville… la plongée en enfer en moins. Bien que le film de Mouret traite de questions sérieuses, le ton se fait léger. Les personnages, un peu naïfs, font rire plus que réfléchir, malgré quelques moments plus émouvants. À travers les épisodes, nous suivons l'histoire de plusieurs couples, amis et/ou amoureux, aux prises avec un désir nouveau qui penche la plupart du temps du côté de l'adultère.

En revanche, tout naturellement ou par la magie de stratagèmes un peu exagérés, personne n'est cocufié dans ce film sur l'infidélité. Faut-il en tirer une morale ? Laissons à d'autres le soin d'en juger. Quant à la forme épisodique, elle est intéressante dans le premier tiers, où l'on nous raconte de minces tranches de vie, des anecdotes, tout au plus. La pertinence de ce choix formel s'estompe cependant par la suite, où seulement certains des personnages reviennent, et où le chapitre final accapare le dernier tiers à lui seul. Si chacune des histoires est digne d'intérêt, nous pouvons regretter qu'elles n'aient pas été également développées.

Quoi ? L’art d’aimer

Qui ? Réalisation et scénario : Emmanuel Mouret

Où ? Cinéma Le Clap

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