« Ce n’est qu’après, longtemps après », qu’Aurélie Cabrel, ancienne manageuse d’un groupe punk, sort de l’ombre pour entrer dans la lumière avec un premier album, Oserais-je ?, question à laquelle elle répond donc par l’affirmative. Qui plus est, avec un album à mille lieues de ce que papa fait – il n’est d’ailleurs présent que sur un titre, jouant un peu de ukulélé, pour ainsi dire trois fois rien. Pour cette prise d’indépendance, on ne peut que saluer le courage et l’audace d’Aurélie Cabrel. Malheureusement, le résultat, sans être inécoutable, déçoit grandement.

Fille de…

 

C’est que la jeune femme, sur ce premier album enregistré à Astaffort (les racines ne sont jamais loin), fait un pop-rock plus pop que rock, avec beaucoup de claviers et de guitares électriques qui ne sonnent pas. De quoi ravir les radios mais laisser sur sa faim l’auditeur qui espérait un peu plus d’originalité à ce niveau. Cette faute de goût est-elle due à Esthen, le réalisateur-arrangeur-musicien-auteur-compositeur, qui ne laisse peut-être pas assez la fille Cabrel s’exprimer d’elle-même ? Qui sait. Heureusement, Monde en sucre, une belle ballade au piano, apporte un peu de simplicité dans cet océan d’arrangements.

Il y a aussi le fait qu’Aurélie Cabrel, allez savoir à qui la faute est imputable, ne met pas assez sa jolie voix en avant. Du coup, les textes viennent au second plan, et par malheur, on ne relève que la naïveté ou les jeux de mots faciles de certains. L’écoute se fait alors plus distraitement. Sans doute faudra-t-il réécouter plusieurs fois ce premier effort louable mais peu marquant, ou entendre ces chansons dans leur version scénique, pour tenter d’apercevoir le talent d’Aurélie Cabrel à travers cette accumulation de sonorités.

2/5

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