L’artiste folk d’origine québécoise et texane sort son deuxième album, «What You See».

Folk mature

Émilie Clepper a d’abord foulé les planches du Cercle en 2008, lors du lancement de son premier album, Things May Come. L’auteure-compositeure-interprète de 25 ans est revenue sur la même scène mercredi passé pour présenter What You See. «C’est l’fun de se retrouver au même point, mais de voir tout le progrès qui s’est fait pendant ces années-là», a confié la chanteuse et guitariste lors d’une entrevue peu avant sa prestation. «Je sens qu’il y a eu un travail et une évolution entre les deux albums», a-t-elle enchaîné.

Évolution naturelle

D’un point de vue sonore, What You See est «plus riche, plus complet et plus travaillé» que le précédent, selon Clepper. Celle-ci assure que l’évolution s’est faite naturellement, qu’elle n’a pas tenté de forcer le résultat, mais elle attribue notamment cette amélioration à sa nouvelle collaboration avec le multi-instrumentiste Joe Grass. Ce dernier, qui a prêté son talent musical à Daniel Bélanger et à la défunte Lhasa, joue sur What You See de la guitare et de la pedal steel. C’est en Suisse, il y a plus d’un an, qu’a débuté cette association. «On a jammé et j’ai tout de suite su que je voulais jouer avec lui. Notre musical mind est compatible et ça paraît sur l’album. Ça ajoute de la cohérence», soutient Émilie Clepper. Celle-ci a ajouté que la richesse sonore de What You See provient de son enregistrement analogique plutôt que numérique (comme l’était Things May Come).

Quant aux textes, ils ont suivi cette même progression naturelle, au rythme d’Émilie Clepper. «C’est un album plus personnel, mais il atteint beaucoup de gens par ses émotions. C’est introspectif, humain et rattaché à l’essentiel», a laissé entendre l’artiste folk. Les années ont également contribué au mûrissement de son propos. Celle-ci admet avoir «grandi» depuis son dernier disque sur lequel on peut déceler un ton plus effronté. Les échanges entre humains restent au cœur des paroles de What You See et cette inspiration provient en partie de l’entourage de la jeune Clepper, qu’elle voit grandir tout comme elle. «En vieillissant, on voit nos amis avoir des enfants, qui eux grandissent autour de nous. Ça contribue à mon inspiration. Par exemple, une des chansons est pour une amie et son fils [‘‘Sara and Isaac’’]», a-t-elle déclaré.

Québec-Texas

La chanteuse à la fois québécoise et texane sera au Théâtre Petit Champlain le 11 mars prochain. Elle présentera son nouvel album dans un spectacle à l’image de What You See, c’est-à-dire «enveloppant, riche et en chimie avec les musiciens». L’accompagneront sur scène Joe Grass, José Major et Jérôme Dupras, tout comme les deux choristes qui la suivent depuis ses débuts, son frère Zachary Clepper et Johanne Lauzon.

Elle s’envolera ensuite pour Austin (Texas), au festival South by Southwest, où elle fera quelques concerts. «Je n’ai pas encore investi dans ma carrière là-bas. Ce sera ma première action concrète», a-t-elle admis au sujet de la terre natale de son père, le musicien et chanteur folk-country Russell Clepper.

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