J'ai dix ans

Petit rappel : JMM est un organisme qui favorise le développement personnel et social des jeunes enfants et adolescents via la pratique de la musique. L’idée d’implanter des écoles de musique est venue très vite dans les têtes des frères Blaise et Mathieu Fortier : ce fut d’abord l’Inde, puis Québec, Montréal, Kitcisakik et tout récemment Sherbrooke.

Quoi de plus normal, alors, d’organiser des spectacles-bénéfices où des chanteurs viendraient appuyer la cause ? Une dizaine d’artistes québécois ont répondu présent en cette année-anniversaire. Devant un Impérial bien rempli et prêt comme jamais à danser comme de petits fous, ils ont défilé à tour de rôle, offrant au final un spectacle d’une efficacité redoutable, malgré quelques minutes de flottement où on pouvait deviner l’organisation moyenne du show.

Qu’a-t-on pu voir et entendre pour cet événement unique ? Bien sûr, les élèves des écoles – ici, celles de Québec et de Kitcisakik. Il ne s’agit pas de critiquer leur performance forcément inaboutie, mais bien de souligner le courage qu’ils ont eu de chanter devant autant de personnes. Pé na Rua et La Fanfarniente della Strada s’occupaient des intermèdes musicaux, changements techniques obligent. Papagroove officiait comme house band, un rôle qui leur allait à la perfection. Yann Perreau, le porte-parole depuis des années, dansait et chantait comme un fou avec tout le monde, comme il sait si bien le faire. Catherine Pogonat était en charge de l’animation de la soirée, un rôle qu’elle a su relever avec aplomb et tout en discrétion.

Les vraies vedettes de la soirée restaient tout de même les artistes. Isabeau et les chercheurs d’or, dont Isabeau Valois et François Gagnon sont professeurs à l’école de Québec, a partagé la scène le temps de quelques chansons avec Chantal Archambault. Leurs deux univers se sont d’ailleurs bien mélangés. Catherine Major a reçu un accueil surprenant, elle qui a chanté trois titres de son plus récent album Le désert des solitudes – surprenant, car ses chansons à texte auraient pu paraître incongrues dans ce genre de soirée, où la musique est reine. C’est cependant avec Marc Déry que l’ambiance a véritablement levé, pour ne plus jamais redescendre : l’irrésistible Damien Robitaille et ses chansons sensuelles, Yann Perreau, Papagroove (cette fois en tête d’affiche), Alfa Rococo et Marco Calliari n’ont pas eu de grands efforts à faire pour embarquer le public dans une danse effrénée et libératrice pour certains. On aurait aimé entendre Orange Orange,  pourtant prévu au programme, mais le duo québécois était aux abonnés absents.

Certes, certains groupes ne proposaient que de la musique pour danser, sans (presque) aucun contenu autre. Mais la bonne cause pardonne tout, et tous, sans exception, ont su maintenir cette ambiance survoltée et rarement vue, il faut le dire. Le spectacle s’est terminé collectivement avec « Belle ciao » et « Câline de blues ». À moins qu’ils en aient chanté d’autres, et d’autres encore, comme une fête qui ne finirait jamais, comme une joie contagieuse qui ne voudrait pas s’éteindre.

On pourra revivre les meilleurs moments du spectacle vendredi prochain, le 2 décembre, en syntonisant Espace Musique (95,3 FM) à partir de 20h.

Crédit photo : Mathias Nicolas

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