Crédit photo : Hubert Gaudreau

Jour 5 du Festival d’été de Québec : Rois et reines de la pop

Sûrement la soirée la plus attendue du FEQ 2013 que ce jour 5, avec une soirée entièrement pop sur les Plaines d’Abraham, qui culminait avec le passage de Bruno Mars.

Cyril Schreiber

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La plus attendue, et jusqu’ici la plus populaire. Si les autres sites, notamment le Pigeonnier avec un triplé francophone intéressant (Keith Kouna, Bernard Adamus et Lisa LeBlanc) et Amadou et Mariam du côté de la Place d’Youville, étaient bien remplis, nul doute que les Plaines étaient encore une fois le point de rendez-vous de bon nombre de festivaliers, et plus précisément de festivalières, jeunes si possible.

C’est le Torontois Diamond Rings, alias John O’Regan, qui était en charge de réchauffer la foule avec notamment les chansons de son plus récent album, Free Dimensional. L’artiste est bien connu du public de Québec, s’étant produit à quelques reprises dans notre ville au cours des derniers mois, dont un passage à L’Union Commerciale en décembre dernier. Sa musique très années 1980 oscille entre le rock et l’electro et s’écoute plutôt bien, bien qu’on y retrouve une certaine uniformité. En tout cas, John O’Regan était ravi d’être encore une fois à Québec, cette fois sur un site majestueux, et le public le lui a bien rendu.

C’est ensuite la Britannique et très attendue Ellie Goulding qui est monté sur la scène Bell, elle qui accompagne Bruno Mars sur quelques dates de sa tournée. La jeune et jolie chanteuse de 26 ans venait défendre sur scène, pour une première fois à Québec, les chansons de son deuxième album très remarqué Halcyon, un concentré de pop (ici très electro) comme seuls les Britanniques savent en faire, avec ce supplément de profondeur dans les textes, la musique et les arrangements. On a malheureusement un peu parfois perdu sa voix, enfouie sous les tonnes de décibels des instruments. Et elle semblait souvent essoufflée, en plus de souffrir d’un problème au niveau des cordes vocales. Au niveau musical, c’était aussi peut-être un peu trop surchargé, avec notamment les agaçants samples de voix et les nombreux synthés. Rendez-vous totalement manqué ? Non, car l’effort était là, et le spectacle a pris son élan dans sa deuxième moitié qui a donné quelques bons moments, comme Anything could happen et I need your love, chaudement applaudis et chantés par la foule. Mais ce premier rendez-vous ne fut peut-être pas aussi étincelant et parfait qu’on espérait.

Bruno Mars, c’est la vedette pop de l’heure, l’un des artistes qui vend le plus de disques. En seulement deux albums et quelques succès, l’Américain a réussi à s’imposer sur la planète musique. C’était à prévoir que sa première performance à Québec allait rassembler les foules. Pourtant, cette étape de la tournée du Moonshine Jungle Tour, qui s’étend jusqu’en mars 2014 aux dernières nouvelles, s’inscrit dans un contexte difficile pour Mars, qui vient de perdre sa mère. Le chanteur a décidé de ne pas faire d’entrevue et qu’il serait impossible pour les médias de prendre photos et vidéos de son spectacle – une décision à laquelle il fallait s’accomoder, mais douteuse dans un certain sens, et paradoxale, puisque les fans, eux, ne sont pas gênés pour utiliser leurs téléphones intelligents…

Entouré de musiciens et choristes autant ravis que lui d’être là, Bruno Mars, de son vrai nom Peter Gene Hernandez, n’a pas failli à la tâche pour offrir un spectacle efficace et entraînant au possible devant une foule monstre – il faut dire que la grosse machine est bien huilée. Impossible de ne pas battre du pied sur Billionaire, Marry you et Locked out of heaven, ou être ému en entendant When I was your man et Just the way you are, et ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres.

Sa pop est jusqu’à un certain point intelligente, car énergique sans être niaise, et se mélange avec plein d’autres styles musicaux, du reggae au rock en passant par la ballade – on a d’ailleurs pu voir à l’œuvre une section de cuivres, ce qui faisait penser au Motown des années 1970. Quant à ses nombreux pas de danse et son déhanchement si fluide, Bruno Mars rappelle le Michael Jackson des belles années, qu’on a pu entendre dès le spectacle terminé, il n’y a pas de hasard. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant de le voir connaître une aussi longue et imposante carrière, c’est ce qu’on lui souhaite. Le public de Québec, bruyant au possible, aura eu la chance de voir le grand Bruno Mars au sommet de sa forme, dans un spectacle idéal pour ce beau soir d’été.

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