Jérômanimé

Jérôme Charlebois, c’est le fils de l’autre, mais à part les cheveux ça ne se remarque pas vraiment. Il nous arrive, toujours sous les Productions Garou, avec son deuxième opus, Jérômanimé. Être le fils d’un illustre auteur-compositeur-interprète comme Robert Charlebois est visiblement un couteau à double tranchant. À priori, sa crédibilité est plus facile à gagner, mais la barre est haute pour arriver à la cheville du paternel.

 Avec une formule toute simple, l’album commence en force avec son single «J’aime ses défauts». Ses jeux de mots et son humour, un peu niais, nous font sourire facilement. On saisit le personnage dès les premiers couplets et on s’y attache passablement. C’est probablement ce qui fait en sorte que l’album manque de souffle dès la deuxième pièce. La formule se répète et l’ennui gagne peu à peu du terrain. Son folk un peu emprunté manque clairement de substance au niveau du texte. Les propos abordés ne sont jamais traités en profondeur et son petit côté loufoque ne charme plus autant vers les derniers morceaux. L’auteur vogue toujours en surface comme sur «J’aime les filles», où il ne fait qu’énumérer les genres de filles qu’il aime.

Toutefois, Jérôme Charlebois mériterait une petite lettre de félicitation pour son talent en composition. La simplicité des arrangements mêlée aux mélodies accrocheuses réussit à créer une bonne ambiance malgré la voix peu appuyée de l’auteur-compositeur-interprète. Les influences telles que Bob Dylan  et Les Colocs se remarquent aisément, mais ne viennent pas  faire de l’ombre sur l’œuvre originale de l’artiste. On sent qu’il est vrai et complètement lui-même. Il ose à la fin de l’album avec une reprise de «Maurice Richard» de Pierre Létourneau. La facture finale n’est pas mauvaise, mais on y sent un manque de crédibilité vu le jeune âge du chanteur.

Enfin, Jérômanimé est un album plutôt agréable à l’écoute lors d’une soirée entre amis, mais qui ne fera pas plus de passionnés que d’indifférents.

2/5

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