L’étudiante à la maîtrise en arts visuels Geneviève Roy expose présentement sur la mezzanine du Cercle.

La fin d’un temps

L’âge dort de Geneviève Roy est une sélection de dessins s’inscrivant dans le corpus de sa maîtrise en arts visuels. La production tient son inspiration de l’actualité et de l’imagerie médiatique telle que visualisée par l’artiste. Celle-ci, sensibilisée par l’avenir incertain de l’Homme et la fin envisagée de notre monde, extériorise ses inquiétudes grâce à de grands dessins, certains étant présentement installés sur le mur de la mezzanine du Cercle. Sur les grandes feuilles exposées, on retrouve principalement des villes en ruines dessinées à l’encre de Chine, au crayon et à la plume. Déconstruits, les paysages inspireront à certains une vision post-apocalyptique. Toutefois, là n’est pas la motivation du langage de Geneviève Roy. «Visuellement, la ville m’intéresse, c’est là-dedans que l’on vit», nuance l’étudiante à la maîtrise. Celle-ci s’inspire de photos qu’elle retrouve dans de vieilles revues Geo et National Geographic.

«[L’âge] évoque le temps, une notion qui est au cœur de mes dessins. Il signifie le passage, les époques passées, présentes et futures, la migration des individus et leurs moments de vie, les villes, leurs bâtiments, leur époque de construction», explique l’artiste par rapport au titre qu’elle a donné à sa première exposition solo. «[Dort] représente l’absence de mouvement, mais il faut figurer le mot [dormir] comme dans l’expression [dormir au gaz]. C’est un manque d’action-réflexion de la part des individus», enchaîne-t-elle. Il y a donc un énoncé critique dans le processus de création de l’étudiante, mais celle-ci se rapporte également à l’expression «âge d’or» pour faire référence à la nostalgie de l’individu et au mouvement artistique nommé de la sorte: «En art, c’est l’époque classique avant le tournant impressionniste, cubiste et expressionniste, donc avant une certaine déconstruction qui a laissé place à un [je m’en foutisme] dans l’Art.

Geneviève Roy tient compte de la détérioration de la planète dans la pratique de son art. Elle adopte une vision nomade en ce qui a trait à son matériel et c’est pourquoi elle privilégie le dessin à la peinture, d’autant plus que l’encre de Chine est une substance recyclable. «Rouler le papier et partir avec le moins de matériel possible, c’est important pour moi. Aller dans la simplification, ça me fait garder mon côté écologique», estime Mlle Roy. L’artiste poursuit également un parcours qui la rapproche des cultures: elle pratique la danse orientale depuis onze ans. Selon elle, cet aspect contribue à sa sensibilisation envers le destin des civilisations terrestres.

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