La graduation

Si Radio Radio, ne vous dit rien, vous avez sûrement déjà entendu leur tube «Jacuzzi», quasiment plus connu que le groupe lui-même. «C’est normal quand c’est une chanson qui est dans une pub. Le monde nous associe à la chanson», souligne Jaques, faisant référence à l’annonce de Telus.

Entre Cliché hot et Belmundo Regal, il semble y avoir deux mondes à part, mais qui se rencontrent inévitablement quant à l’ambiance festive. «À l’université, c’est le party (au boutte). Puis, pour Belmundo Regal, on a fini l’université, mais c’est aussi un party. Par contre, on a (maturé).»

C’est sur scène que le trio, composé de Jacques, d’Alexandre et de Gabriel, s’éclate littéralement. Ils étaient de passage à l’Impérial de Québec le 8 octobre dernier et c’est le groupe Times Neue Roman qui a eu l’ingrate tâche de réchauffer la salle. Le tout, suivi d’un DJ éclairé à la douche de lumière blanche. La foule a eu droit à quelques démonstrations de danse et l’ambiance n’était pas sans rappeler le Dagobert.

Ayant laissé de côté leur style «casquette, médaillon bling bling et fourche trop basse», les gars de Radio Radio firent leur entrée en scène, bien fringants, avec leur nouvelle allure parisienne. Comme quoi ils sont allés faire un tour chez Colette.
Belmundo Regal

Leur nouvel album est accessible et contient maintes références à divers styles musicaux. «Je puise mon inspiration partout. J’écoute beaucoup de films, qu’ils soient bons ou mauvais, de la musique d’époque, du jazz, des audio books, de la téléréalité, n’importe quoi», relate Jacques, qui entame d’ailleurs le septième volet audio de la série Harry Potter. «J’ai hâte au prochain Kanye West», ajoute-t-il.

Leur musique en ressort plus riche, les mélanges sont osés, ils explorent et repoussent les limites. «On est en quelque sorte des pionniers du hip-hop francophone des maritimes. On a ouvert le chemin pour la prochaine génération», affirme le rappeur nouveau genre, et cela transparaît dans leurs nouvelles compositions. En spectacle, ils sont énergisants. Ils nous gâtent même avec quelques passes chorégraphiées et une chanteuse à la voix à la fois sensuelle et agressive.

Néanmoins, ils ont fait leurs devoirs puisque Isabelle Boulay les a choisis pour un projet spécial. Ils sont notamment en demande dans plusieurs festivals (FrancoFolies de Montréal, Festival Franco-ontarien, Pop Montréal, M pour Montréal et Festival Osheaga), en plus d’être en nomination pour une panoplie de prix. Force est de reconnaître qu’ils ont de l’ambition et de la variété dans leur assiette, puisqu’on retrouve même une catégorie «cuisine» sur leur site Web. «Gabriel aime beaucoup cuisiner. On a un cookbook et on aimerait même en faire un calendrier ou quelque chose dans le genre», appris Jacques à IMPACT CAMPUS. Une chose est sûre, c’est que le trio a de la suite dans les idées.

Selon lui, «Sky is the limit» et ses rêves l’illustrent bien. «Je vois un spectacle en plein milieu de l’Atlantique, avec des millions de personnes de chaque bord. Ce serait cool.» Pour aujourd’hui, le groupe doit toutefois se concentrer sur des plans plus réalistes.

«On continue la tournée jusqu’à la fin novembre. Ensuite, il y a les galas de l’ADISQ, GAMIQ, etc. En novembre, on s’en va aussi en Louisiane pour commencer le prochain album. Après, on prend une petite pause fin décembre. On recommence notre tournée au Canada et aux Etats-Unis fin février, puis on est sensés aller en Europe en avril», énumère finalement l’artiste acadien.

 

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