La politique artistique

L’OEil de Poisson accueillera, du 7 septembre au 7 octobre, l’exposition de Maxime Galand, intitulée Politiscothèque.

Miléna Babin 

Quatre murs blancs, stériles, forment un rectangle. « The » rectangle. Celui dans lequel Maxime Galand a enfermé des discours politiques qui s’échelonnent sur les 60 dernières années. Au centre de la pièce, un bureau, un isoloir. On s’avance lentement, exactement comme on l’a fait pour aller voter la semaine dernière. On se retrouve devant 16 touches, pour autant de figures politiques. On choisit un casque d’écoute et on appuie sur une des touches. Cela déclenche automatiquement un discours politique, qu’en plus d’entendre, on visualise sur un des murs. On y prend goût, on appuie sur un deuxième piton, puis un troisième. C’est alors que les musiques se superposent, que les phrases sont martelées, que le chaos s’installe. « Les musiques sont souvent simples, accrocheuses, en 4/4. De temps à autre, on sent qu’on tient quelque chose. »

Les autres visiteurs vivent exactement la même chose au même moment, puisque chacun peut modifier la trame au gré de ses impulsions. « C’est interactif. Il y a une part de risque dans le fait de laisser une marge de manoeuvre à l’auditeur, le succès dépend un peu de chacun. Le résultat sera peut-être moins bon que si j’avais fait une toune audiovisuelle de quatre minutes. Mais il y a ce plaisir magique que je voulais donner à l’auditeur. C’est aussi un parallèle avec la posture de l’électeur, c’est lui le maître de cérémonie. » a confié Galand, quelques heures à peine avant le vernissage de son exposition.

Le résultat est surprenant : on réalise que les paroles des politiciens ( moyennant un léger ajustement pour que les mots arrivent sur les temps ), une fois mariées à la musique, finissent par ressembler à un slam, ou même un rap. On découvre qu’une émotion, parfois même une forme de poésie se cache derrière chaque mot.

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