Dix-huit ans après sa dernière œuvre de fiction et près de dix ans après avoir voulu faire ses adieux à l’écriture de fiction, André Major nous livre le roman À quoi ça rime?

La solitude des maux

À quoi ça rimeDix-huit ans après sa dernière œuvre de fiction et près de dix ans après avoir voulu faire ses adieux à l’écriture de fiction, André Major nous livre le roman À quoi ça rime?. Cette œuvre touchante suit le personnage d’Antoine qui, après la mort de son oncle, se recueille à Lisbonne pour y vivre son deuil et se retrouver seul avec ses souvenirs. De retour au pays, il se retire dans une cabane qu’il a construite dans les bois croyant avoir trouvé la solution à ses maux, mais il se rend rapidement compte que la vie n’a pas dit son dernier mot.

La fiction reprend des thèmes privilégiés à l’auteur, dont la solitude et la désertion. Une saveur très mélancolique est installée dès le début et on est rapidement plongé dans les souvenirs du personnage d’Antoine. On voit ses peines, ses regrets, ses espoirs. La trame narrative du roman est lente ce qui permet au lecteur de s’imbiber des émotions du personnage, de le comprendre, de compatir avec lui. Par contre, les phrases sont parfois très longues et ponctuées de beaucoup de virgules incluant des informations n’ayant pas nécessairement de liens entre elles. À plusieurs reprises on perd le fil conducteur et l’idée que Major a voulu transmettre. Cela donne l’effet de lire dans les pensées, parfois décousues du personnage. D’un côté, cela donne un certain charme littéraire à l’œuvre, mais cela pourrait aussi en décourager plusieurs de continuer la lecture. Cependant, le roman étant très court, on arrive, après un certain temps, à s’y retrouver et à apprécier cette stylistique.

Sur le plan des autres personnages, le terme secondaire est particulièrement approprié. Ils ne sont que des bribes de la vie d’Antoine, on n’entre jamais en profondeur dans leur description, leurs caractéristiques ou même leur histoire, ils sont relégués au second plan. Ces personnages ne sont là que pour aider le personnage principal dans sa quête de soi et de sens.

Somme toute, le roman fait passer au lecteur un bon moment, lui donne l’occasion de se remettre en question et d’être touché par une histoire qui, sans être la sienne, pourra à un moment ou à un autre s’en rapprocher. Au final, qui n’a jamais voulu tout abandonner et se retrouver seul? Qui n’a jamais eu du mal à accepter une perte? Tout le monde peut se retrouver dans les thèmes abordés dans cette œuvre.

Geneviève Décarie

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