«La Ville est Jazz»

La programmation de cette quatrième édition du FJQ démontre que les organisateurs voulaient en mettre plein la vue. Une grande diversité dans les spectacles (tout en restant strictement dans le jazz) et des salles de tous genres éparpillées au centre-ville. Impact Campus a assisté à deux soirées du festival, tout en contrastes.

Ron Carter trio au Palais Montcalm

Mercredi soir dernier, au Palais Montcalm, le célèbre contrebassiste Ron Carter, qui a déjà joué avec Miles Davis, n’a pas failli à sa réputation. Accompagné du pianiste Mulgrew Miller et du guitariste Russell Malone (qui roule sa bosse avec, entre autres, Diana Krall), le musicien a commencé la prestation en offrant un réchauffement riche en ostinatos complexes avant le début des hostilités à proprement parler. Les cravatés instrumentistes livraient à la salle un enchevêtrement duquel jaillissaient des harmonies claires et des suites de fausses finales taquines et inspirées.

Les enthousiastes attendaient à peine la fin des solos pour applaudir à tout rompre dans la salle parfaitement sonorisée, d’où émanaient les gémissements des musiciens et la guitare parfois non amplifiée de Malone.

En concluant avec «My Funny Valentine», qu’il dit être une de ses préférées, et «The Golden Striker», une composition tirée du premier album du trio, Ron Carter s’est quand même réservé des moments d’improvisation, tenant la foule en haleine et laissant les amateurs de jazz sur un nuage. Une soirée où le prestige n’était pas que dans le nom de la série.

Kerouac au Cercle
L’événement en deux parties en l’honneur de l’écrivain Jack Kerouac a pour sa part attiré une centaine d’amateurs au Cercle samedi soir. Mi-spectacle, mi-hommage, l’événement se voulait aussi être un clin d’oeil à une rencontre datant de 1987 dévouée à Kerouac, dont les préparatifs du 25e anniversaire sont déjà en cours.

Éric Waddell, qui avait oeuvré à la réalisation de la première rencontre dédiée au gourou de la beat generation, a ouvert le bal en citant tantôt «Jack», tantôt «Ti-Jean», son ami. Après un passage de la très précise Émilie Clepper et de la «vagabonde» (dans ses mots) Cindy Doire, la table était mise pour un récital jazz mêlant lectures, contes et musique, mené par Normand Guilbeault.

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