Nouvelle peinture murale sur la rue Saint-François Est en arrière du cercle ; Photo : Élia Barbotin

Le Cercle Lab vivant : la promotion culturelle depuis 10 ans

Le 11 novembre prochain, ce sont Karim Ouellet, High Klassified, Lou Phelps, Fred Everything, Funk Connection, 5 for Trio, M.I.M et Textures qui seront présents pour célébrer le dixième anniversaire du Cercle au 226, rue Saint-Joseph Est.

Les dix dernières années ont permis au Cercle Lab vivant de se créer une réputation sans contredit ouverte à la scène émergente, autant dans le domaine des beaux-arts, de la danse, de la musique, de l’improvisation et autres performances artistiques diversifiées à Québec. Le directeur exécutif, Louis-Philippe Allard-Bergeron, aborde les étapes que l’établissement a traversées de ses débuts à aujourd’hui. Précédé par le restaurant l’Utopie, le Cercle a pris vie avec le désir de faire connaître des créateurs québécois. « On a assuré un pilier dans la Basse-Ville de Québec au niveau de la culture, y compris la bouffe, qui est une culture en soi » décrit-il.  

Soutenir l’émergence

Véritable tremplin pour les groupes émergents, Le Cercle répond à un public réceptif aux découvertes. Bien que la capacité d’accueil soit de 450 places, l’équipe a vu un potentiel à cette configuration. « Au lieu de voir ça comme une limitation, on a vu ça comme une orientation » explique le directeur exécutif.  

Le Cercle accueille également des artistes en résidence de danse et d’arts visuels. Dans ce contexte, les danseurs seront reçus et hébergés en plus d’être rémunérés pour leurs prestations. Pour ce qui est des expositions, un changement d’artiste s’opère tous les deux mois. Actuellement, l’exposition Évasion d’Élisa-Jeanne Papillon est présentée jusqu’au 1er janvier 2018. « D’un côté, l’artiste n’est pas enchaîné ici et, d’un autre côté, ça nous assure de pouvoir faire passer beaucoup de gens », explique M. Allard-Bergeron. Il ajoute qu’ « avec la nouvelle direction artistique, on travaille sur une nouvelle application pour que les gens puissent acheter les toiles ».  

L’équipe du Cercle reçoit présentement un grand nombre d‘applications d’artistes désirant se produire dans leur établissement. Au début, une sollicitation s’imposait afin de démarrer le projet. Aujourd’hui, il s’agit de filtrer les offres afin de cibler ce qui correspond le mieux à l’image que le Cercle s’est créée. Il est toutefois nécessaire de se renseigner dans un désir constant de peaufinement de l’offre. Avec sa notoriété, il est maintenant possible d’approcher des artistes de grande envergure. Le choix des artistes se base en fonction de l’image à projeter.  

Le plus difficile est toujours de se réinventer, confie le directeur exécutif. Il serait facile de prendre pour acquis sa réussite en s’appuyant sur un achalandage de base. « Le défi qu’on s’est donné, c’est de faire connaître et de promouvoir la culture émergente, d’accepter de faire un profit un peu moins assuré » élabore-t-il. Cette démarche implique du travail de communication, de relations médiatiques et de planification des messages diffusés. Plusieurs designers travaillent sur les spectacles, les pamphlets et même sur la nourriture.  

Orientation culinaire : le local 

En ce moment, le nouveau chef cuisinier, Jean-René Vigneault, met l’accent sur l’achat de produits locaux pour garnir le menu. L’idée est de mettre en évidence les produits, autrement dit que les sections du menu portent le titre de l’aliment central du plat au lieu des sections traditionnellement nommées « entrées », « plats principaux » et « desserts ». On prend en photo les lieux et les producteurs pour les exposer au public. Les producteurs apprécient le fonctionnement de l’équipe du Cercle, car les restaurateurs les mettent rarement autant en valeur. Le cellier est un atout important. Avec 75 % d’importations privées, il y a de fortes chances que chacun puisse y trouver satisfaction.  

Des projets aux horizons multiples 

Lorsqu’il est question de l’avenir du Cercle, M. Allard-Bergeron indique qu’il y a de nombreux plans en perspective. « On travaille en ce moment avec les maisons de disque et les agents d’artistes pour avoir des autorisations de faire du vidéo live des artistes. Pour un spectacle sold out dans une de nos salles, on pourrait le projeter du côté restaurant. On veut transcender les deux espaces à l’aide du vidéo » décrit-il. La possibilité de faire des podcast pour les spectacles passés fait aussi partie de leurs projets.  

Une Galerie d’art Saint-Roch est envisagée dans le salon privé. « On veut faire un décor plus épuré. Ça va être ouvert pour des cocktails dinatoires. On veut aller chercher la communauté artistique des beaux-arts et du contemporain à Québec, raviver un peu le marché des arts dans la Basse-Ville. Ce sera des toiles de qualité d’artistes connus », élabore le directeur. Toujours dans l’esprit d’offrir une vitrine aux créateurs, le Cercle vise aussi à soutenir les designers de mode qui en sont à leurs premières armes. Ceux-ci ont l’opportunité de vendre leurs produits à prix modiques pendant une journée dans la salle de spectacle.  

En somme, un meilleur ciblage du public fait partie des objectifs de l’équipe. « On veut vraiment cibler ce qui intéresse les gens et leur laisser la liberté d’aller s’informer », spécifie M. Allard-Bergeron. Une murale a été réalisée par Phelipe Soldevila, nouveau directeur artistique, dans le but de promouvoir l’événement. Elle se trouve au coin Saint-François et Caron à la hauteur du 200, rue Saint-François Est.  

La programmation du spectacle du dixième anniversaire se trouve sur le site Internet du Cercle. C’est aussi à cet endroit que les billets se vendent au coût de 10 $.  

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