Le magicien Rousseau

Le spectacle Les confessions de Rousseau était présenté en grande première à Québec sur les planches de la salle Albert-Rousseau la semaine dernière, et d’emblée, il faut signifier que l’artiste était en pleine forme pour l’évènement. En effet, Stéphane Rousseau nous revient avec un spectacle totalement revampé et prouve à nouveau son immense talent.

Bien que le spectacle peine à prendre son envol – les premières minutes étant un peu longues –, il est absolument sidérant de voir à quel point l’humoriste est à l’aise sur la scène. Audacieux, il propose des numéros très intimistes, relatant une partie de sa propre histoire, qui nous touchent. C’est d’ailleurs avec un numéro particulièrement réel, la mort de son père, que le spectacle grimpe en énergie et que la salle bouillonne de rires. Bien qu’il utilise une panoplie de personnages stéréotypés, la proximité avec le public est telle que les gens s’identifient à la situation et n’ont d’autres choix que d’en rire.

Bien sûr, l’artiste parle de sa vie de vedettariat, avec entre autres un numéro où il est interviewé en France. Quelques jurons bien placés et le tour est joué : la salle s’esclaffe. Tantôt dans l’ironie, l’humour grotesque à travers la chanson simpliste ou étonnante, ou la danse, charmante ou sensuelle et tout en douceur, Rousseau plonge dans une facette qui lui est propre : la séduction. Si les femmes tombent à ses pieds, il n’est pas malaisé pour les hommes de comprendre pourquoi : l’Homme à un sex-appeal tout à fait hallucinant. Il l’utilise d’ailleurs avec brio pour faire monter une spectatrice sur la scène, moment que la jeune dame n’oubliera pas de si tôt. Et puis, le célèbre Rico fait son apparition et le personnage populaire prend le relais, envoûtant l’audience à son tour. Interpréter, c’est probablement une de ses plus grandes forces. Il multiplie les rôles, les voix, les visages, les corps, et il le réussit avec une justesse étonnante. Après 1h45 de spectacle, l’artiste prend le temps de venir saluer son public sur les côtés de la salle et quitte, avec le sentiment du devoir accompli.

Bref, on ne peut reprocher à Rousseau d’utiliser des personnages grossis à la tonne, puisque ce sont ceux-ci qui font le plus rire. La salle Albert-Rousseau se rappellera toutefois l’audace qu’il a de réinventer l’humour à nouveau, son charisme légendaire, sa polyvalence à en être jaloux et son amour du public.

Crédit photo : Jérémie Tessier

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