Un théâtre pas comme les autres. Une année pas comme les autres. Entretien avec la directrice du théâtre Les Gros Becs, Louise Allaire.

Les gros 25 ans des Gros Becs à Québec

« Une fois qu’on y a goûté, on l’adopte. » Louise Allaire, directrice artistique du théâtre Les Gros Becs, qui célèbre cette année son 25ème anniversaire, parle avec passion et véhémence des projets qui viendront fouler la salle du même nom lors de la saison à venir. Déjà, fin septembre, Mouving, un spectacle réunissant des artistes acadiens et québécois (Satellite Théâtre), viendra charmer toute la famille avec leur jeu clownesque absolument brillant. Puis, aux premières lueurs d’octobre, il sera possible d’apercevoir les artistes et animateurs du théâtre et de suivre des ateliers dans les rues du Vieux-Québec à l’occasion des Journées de la culture. À la mi-octobre, c’est une association avec le théâtre Le Clou qui permettra aux amateurs de se retrouver dans l’univers de Réjean Ducharme avec L’Océantume, adapté par Sylvain Scott. « On n’a jamais présenté aussi tôt », nous révèle la directrice générale qui en est, quant à elleà sa 19ème année. Attendrissante et ô combien généreuse, elle ajoute : « Mais ça fait partie du plaisir de programmer, et ainsi, je me permets de sortir du calendrier straight. »

Attendant près de 15 productions, 150 représentations, 25 000 spectateurs distribués tant au niveau des écoles (70% environ) que chez les familles, tant dans la région de la Capitale-Nationale que dans les régions avoisinantes, le plus gros défi, selon elle, c’est « d’asseoir la permanence de notre public et de maintenir l’accessibilité pour tous. » La compagnie, qui se donne le mandat d’éduquer et d’initier les jeunes publics dans tout l’Est du Québec (c’est d’ailleurs ce qui la distingue), verra se clore cette saison festive en décembre 2012.

Si, les années passées, les questions de locaux ont été problématiques, on ne regarde désormais plus en arrière : « On est toujours à la recherche d’un nouveau théâtre, mais on se fait aussi le diffuseur de nombreux partenaires (…) J’aime accompagner les artistes et artisans dans l’évolution et l’aboutissement de leurs rêves, et comme la gestion du lieu demande beaucoup, on leur permet de vivre sans s’en soucier. Au final, ils se préparent dans de meilleures conditions pour la rencontre avec le public. Aujourd’hui, poursuit-elle, on se veut un portrait des tendances actuelles, tant sur le plan du contenu que du contenant. »

Notons que le théâtre baignera dans l’atmosphère de la création, de la découverte et de la recherche grâce, entre autres, à des productions comme L’Ogrelet (le pilier Suzanne Lebeau revisitée), Les Zurbains 2011 (un retour pour eux), Le chant de la mer et L’Ivresse des profondeurs (tous deux de Jean-Philippe Joubert), et Marguerite (pour les tout-petits), pour ne nommer que ceux-là.

Une saison qui promet, avec « du théâtre pour enfant à volonté ».

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