Par des froids fonds et des vents, la Galerie Tzara nous propose Reconditionner le rêve jusqu’au 9 octobre.

Les tremblements s’immobilisent

Pour l’occasion, l’espace de la galerie a été divisé en deux. D’un côté se trouve les portraits de Gabrielle Gendron : portraits d’enfants seuls ou, plus rarement, étalés en une composition qui suggère la narrativité, mais toujours sur un fond uni ou dans un endroit indéterminé. Les personnages sont tirés d’une banque de photographies de famille qui date des années 50 et la tension visible dans leurs visages témoigne de l’époque. Les regards sont lourds. Cependant, l’artiste cherche à dissiper l’angoisse en intégrant d’anciens patrons par le collage. Ces modèles de couture ajoutent un certain formalisme aux peintures tandis que les poses familières et les objets du quotidien occasionnent une sensation de nostalgie sévère.

De l’autre côté de la galerie sont accrochés les tableaux de Marso. Ici, la gestualité des traits, les éclaboussures et la couleur de bonbons acidulés diffèrent grandement du traitement plastique de Gendron. Les quelques personnages sont emparés par un bestiaire intuitif, ce qui révèle une énergie viscérale chez l’artiste. Plusieurs des pièces affichent aussi un mandala fait à la bombe aérosol, trait caractéristique de son travail antécédent. Rappelons-nous qu’elle a fait de la peinture en direct lors du festival Envol et Macadam de l’an dernier. Ce motif ésotérique, voir tantrique, fait donc preuve d’un positivisme vis-à-vis la complexité de l’expérience humaine. Marso nous présente finalement quelques dessins au graphisme évident, toujours dans un registre alignant le symbolisme au monde animalier, ce qui annonce une nouvelle direction dans sa production côtoyant de plus en plus l’univers de la musique populaire. Une raison de plus de rester à l’écoute.      

Quoi ? Reconditionner le rêve
Qui ? Gabrielle Gendron et Marso
? Galerie Tzara, 375 St-Paul
Quand ? Jusqu’au 9 octobre

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