L’auteure-compositrice-interprète d’origine autochtone Elisapie Isaac était en spectacle au Petit Champlain samedi dernier.

L’univers d’Elisapie

C’est avec simplicité et sans prétention qu’Elisapie Isaac est montée sur la scène du Théâtre Petit Champlain, samedi dernier. Après avoir conquis Vancouver et la France au mois de mars, la belle Inuit était de passage dans la Vieille-Capitale pour présenter son premier album solo, There will be stars

Douce mélancolie

Au total, une douzaine de chansons, des ballades surtout, ont été présentées à un public nombreux et visiblement conquis. Elisapie Isaac a une présence envoûtante sur la scène, qu’elle partage avec deux musiciens (mais quels musiciens!). Mis à part quelques accrochages du côté de la technique, sa voix est toujours juste, sur la bonne note, entre retenue et force.

Peu loquaces dans la première partie du spectacle, ses chansons semblaient mélancoliques, voire tristes. Surtout qu’il y a la barrière de la langue, puisqu’Elisapie chante majoritairement dans sa langue maternelle, l’inuktitut. Pour se faire comprendre, elle compte sur la mélodie et la musicalité des mots. Mais le résultat n’est pas toujours convaincant, et elle gagnerait à expliquer davantage la signification des textes qu’elle signe.

La seconde partie de la représentation s’est déroulée sur un ton nettement plus enjoué. Plus intime avec ses spectateurs, l’ex-chanteuse du groupe Taima dansait et jouait avec son public, l’invitant à chanter avec elle les mélodies et les chansons en anglais. Elle a aussi offert au public trois pièces en français, dont «Moi Elsie», écrite par Richard Desjardins. L’auditoire l’a applaudie lorsqu’elle a expliqué qu’elle parlait français parce que sa mère avait fait le souhait qu’elle apprenne la langue officielle de la province plutôt que l’anglais. Ce bref instant fut aussi l’occasion pour Elisapie d’expliquer que son village natal, Salluit, se trouve sur le territoire du Québec.

Cette deuxième moitié du spectacle a permis d’en connaître davantage sur l’auteure-compositrice-interprète, sur ses origines et sur ses goûts musicaux. Fan de musique des années 1960 et 1970, elle a même avoué avoir rêvé d’épouser Leonard Cohen. Le moment le plus intense de la soirée fut sans contredit sa version inuktitut de «Blowing in the Wind» de Bob Dylan. À l’unisson, les spectateurs ont fredonné cette chanson bien connue et pour la première fois depuis le début du spectacle, le public s’est laissé transporter dans la culture d’Elisapie Isaac.

Crédit photo : David Rochette

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