Après nous avoir livré L’art presque perdu de ne rien faire, voilà que Dany Laferrière nous offre l’unique Journal d’un écrivain en pyjama.

N’est pas roman qui veut

Après nous avoir livré L’art presque perdu de ne rien faire, voilà que Dany Laferrière nous offre l’unique Journal d’un écrivain en pyjama.

Jessica Pineau 

Dany LaferrièreMi-roman, mi-essai, ce livre est le prétexte parfait pour aborder différents sujets reliés à l’univers de l’écriture. Connu et reconnu par l’industrie littéraire québécoise, l’auteur haïtien profite de son expérience pour nous livrer candidement ses plus personnelles réflexions sur l’art d’écrire. Hymne à l’écriture, mais aussi à la lecture et à la littérature en général, le Journal se veut simple, lucide et drôle. Loin d’être un guide technique, l’ouvrage cherche plutôt à présenter de quoi est fait le quotidien d’un jeune auteur. Qu’il parle de motivation, d’imagination, de personnages, de page blanche, de succès ou d’argent, Laferrière trouve toujours le bon ton. Il nous fait voyager au travers de ses réflexions et, même si parfois on a l’impression qu’il s’égare et s’emporte, il revient bientôt vers nous, essoufflé d’en avoir autant dit, mais content d’avoir quelqu’un pour l’écouter.

Accessible, ce roman n’est toutefois pas vraiment pour le grand public. Il est surtout dédié au petit cercle restreint d’écrivains néophytes ou de lecteurs chevronnés qui passent leurs journées à se questionner sur l’univers fictif des livres plutôt que de se consacrer à la réalité. Magnifiquement écrit, il réussit à activer notre imaginaire comme jamais auparavant tout en nous faisant réfléchir sérieusement sur la démarche d’écriture. Truffé de conseils enveloppés dans de douces anecdotes, ce livre est l’occasion de voir l’écriture et la lecture comme des plaisirs que l’on n’a jamais fini de découvrir.

Le Journal d’un écrivain en pyjama est un vrai baume sur le cœur des écrivains en mal d’écrire; enfin, quelqu’un écrit noir sur blanc ce que tous croyaient être les seuls à ressentir. De tout le texte, Laferrière ne perd jamais de vue son objectif de guider les auteurs débutants sur le chemin ardu de l’écriture. À chaque fin de chronique, il nous sert de délicieux «biscuits chinois». Courtes, efficaces, ces phrases éclairs provoquent instantanément une réaction chez le lecteur. Et alors, lorsqu’on termine notre lecture, on a ce sentiment particulier que le bouquin a fait autant de bien à celui qui l’a écrit qu’à celui qui l’a lu. Car il faut être honnête, le seul problème avec ce livre-là, c’est qu’il nous donne autant envie de continuer à le lire que de le poser pour aller écrire. La meilleure solution, c’est d’avoir un carnet et un crayon à nos côtés pendant qu’on le dévore, pour être prêt à toutes éventualités, comme celle de trouver, glissée entre deux pages, l’inspiration qu’on attendait.

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