Critique du concert de Gord Downie au Cercle.

Pas de miracle pour Gord Downie à Québec

Quelques heures avant d’aller au concert, je me suis promené sur Internet pour lire des critiques de la tournée de Gord Downie and The Country of Miracles. Un article m’a particulièrement intrigué, dans lequel l’auteur réagissait pour le moins tièdement à la performance du groupe à Sherbrooke. En écoutant The Grand Bounce, le dernier album de la formation, je me suis demandé comment on pouvait s’ennuyer en compagnie du leader de The Tragically Hip, dont on connaît l’inépuisable énergie sur scène.

Plus tard, lorsque Gord Downie s’est présenté devant la foule, je me suis dit que le critique du VOIR avait mal vu en Estrie, qu’il s’était vraiment mis le doigt dans l’œil. Quelle ignorance, quel manque de respect que de parler en mal d’un pilier de la musique canadienne!

Au fil des chansons, j’ai vite changé mon fusil d’épaule. Sa poésie, sa présence et son charisme étaient au rendez-vous, mais côté musique, c’était passable. Pas mauvais, simplement ordinaire. Le groupe avait plus l’air d’une bande de musiciens ramassés un peu n’importe où pour accompagner un auteur-compositeur que d’un collectif réellement soudé. Tellement, que c’est lorsque Gord Downie a chanté seul lors du rappel que je l’ai apprécié à sa juste valeur. Hélas, c’était trop peu, trop tard.

Je suis quand même sorti du Cercle avec le sourire aux lèvres, quoiqu’un peu déçu. C’était quand même bien d’être témoin des frasques de Downie, d’écouter ses commentaires entre les pièces, de se laisser emporter par son humour sarcastique, mais toujours honnête. Et comment oublier ses extravagances en fin de soirée, lorsqu’un membre de l’auditoire lui a lancé son propre album? Il a alors arrêté de parler pour ensuite détruire le disque et se mettre des morceaux de la pochette dans la bouche, les yeux pleins d’une délicieuse folie.

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