Mélissa Verreault nous dévoile ici une facette peu commune de la lit-térature québécoise. Sa prose, d’une fluidité sans précédent, s’apparente à la sim­plicité volubile de Mavrikakis.

POINT D’ÉQUILIBRE, MÉLISSA VERREAULT

Mélissa Verreault nous dévoile ici une facette peu commune de la lit-térature québécoise.

Sa prose, d’une fluidité sans précédent, s’apparente à la sim­plicité volubile de Mavrikakis.

Son écrit Point d’Équilibre peut nous dépayser par son langage un tant soit peu italien. C’est que l’auteure a tenu un blogue inti­tulé Chroniques Italiennes, et elle a désiré personnaliser ses nou­velles en utilisant ses connais­sances acquises jusqu’alors, de manière à ce que ce soit de façon détournée le prolongement de sa personne.

Littérature parfois naïve, parfois touchante, mélodie des mots utilisés… Tout cela veut nous enivrer, nous « hypno­tiser » de belle façon mais sur­tout, sans prétention.

En chacun de ses person­nages, nous retrouvons une partie de nous. Cela tend, bien sûr, à faire écho à notre propre vécu. Leurs expériences se fusionnent avec les nôtres. La manière avec laquelle Mélissa Verreault nous dévoile Maxime, Maryse, Carole, Michaël, De­nise et compagnie est une sorte de constante mise à nu que l’on doit subir mot après mot.

Il s’agit donc d’un écrit dans lequel on plonge avec volupté, et où s’étanche, en quelque sorte, notre intarissable soif des mots. D’ailleurs, Mélissa Verreault nous ébahit par ses synchronismes temporels avec lesquels on se sent en parfaite symétrie. En effet, ses diffé­rents cadres spatiotemporels sont pour la plupart contem­porains et bien de chez nous : Montréal, Cowansville, etc. Le tout nous permet d’apprivoiser les diverses cultures de ses per­sonnages, lesquelles peuvent différer de la nôtre.

C’est aussi par l’entremise de la lecture de cet ouvrage que l’on peut adopter une tout autre interprétation de l’actua­lité québécoise. Qu’il s’agisse de la grippe H1N1, aussi média­tisée qu’elle fût, de la guerre en Afghanistan, de la réalité des baby-boomers, de la vieillesse ou de la maladie, tout y est abordé, tantôt malicieusement, tantôt à notre insu. Cela tend à nous apprivoiser au cours de la lecture.

On prend plaisir à se laisser submerger par la singularité de cette oeuvre.

Marie-Christine Gagnon

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