Le Ballet de Québec présentait Blanche-Neige et les sept nains au Grand Théâtre mercredi dernier.

Quand les rêves deviennent réalité

Mercredi dernier fut une consécration pour le milieu de la danse à Québec, puisque cela faisait 20 ans qu’une compagnie de danse de la ville n’avait foulé les planches de la salle Louis-Fréchette. Autrefois ballerine à la carrière internationale, Madame Bélanger dirige aujourd’hui le Ballet de Québec et travaille d’arrache-pied afin de lui redonner ses lettres de noblesse.  «Pour avoir dansé au Grand Théâtre il y a longtemps, ce soir, la danse reprend vie sous une autre forme. Avant, on disait que l’opéra faisait vivre tous les arts, maintenant j’ai l’impression que le ballet fait aussi vivre cela au spectateur», nous confie-t-elle.

Cet exploit a entre autres été realisé grâce à une complicité entre Dominique Martens aux textes, Dominic Laprise à la musique, Jacques Marsa de l’Opéra de Paris à la chorégraphie d’une scène d'ensemble et le designer Pierre Savard (en collaboration avec Marie Dooley) aux costumes. Malgré le jeune âge de la majorité des artistes, notons la participation de trois danseurs professionnels: François Richard, qui a dansé pour les Grands Ballets canadiens de Montréal et  pour le Royal Winnipeg Ballet, Sarra Zarrouk, de l’École de Roland Petit à Marseille, et Joffrey Dambour, qui a également dansé avec les Grands Ballets canadiens. Sarah-Gabrielle Blanchet et Alexandra Simard, de l’École supérieure de ballet contemporain de Montréal, se joignent aussi à cette magnifique distribution.

La soirée s’est déroulée dans une ambiance fébrile. Les jeunes filles ont revêtu leurs plus belles robes de Blanche-Neige et les parents ont retrouvé leur cœur d’enfant en vivant de nouveau ce fameux conte des frères Grimm. Le tout s’est déroulé sous la présidence d’honneur du lieutenant-gouverneur du Québec, Pierre Duchesne, mais ce sont vraiment Blanche-Neige (incarnée par la jeune Sophie St-Gelais) et les sept nains qui ont volé la vedette. Il y avait même une séance d’autographes à l’entracte. Mention spéciale à la petite Maïthé Boivin, âgée de huit ans, qui personnifiait Simplet et qui a su en faire rire plus d’un.

Lorsqu’on lui parle de ses projets futurs, Mme Bélanger nous répond: «Je pense à la Belle au bois dormant. Je reste une personne à grands thèmes. Je veux faire rêver les gens. Je veux quelque chose de magique. On a besoin du léger et du beau dans nos vies. Il y a trop de choses dures. Après tout, rêver, c’est quelque chose de vital pour l’être humain». Dans cet ordre d’idée, le Ballet de Québec a donné 220 billets à des familles démunies. «Il est important pour moi que chaque production ait une mission sociale» insiste l’ancienne ballerine, qui travaille beaucoup pour la cause des enfants, dont avec le Club des petits déjeuners du Québec. «Vous savez, quand ils ont les yeux tout lumineux, tout rêveurs…c’est pour ça que je fais ça. C’est notre Québec de demain.»

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