Ayant présenté exclusivement des artistes francophones en 2008, à travers une «caravane de la parole», la RIAP laisse cette année place à la crème des artistes de l’art action d’Amérique latine et d’Asie. «On essaie à chaque édition d’amener une forme d’originalité. Pour celle-là, c’est le fait de faire des soirées thématiques par pays», indique Richard Martel, chef d’orchestre du Lieu, centre en art actuel et de la RIAP. Rencontré en pleine préparation de l’événement, il confie que l’argumentaire de cette année s’inscrit dans le sillon d’une «anthropologie de la performance». Ce sera l’occasion de voir quels critères ou méthodologies unissent l’art performance de ces différentes zones géographiques. «On voit très bien les critères culturels à travers les gestes que les artistes vont poser», mentionne M. Martel à ce sujet. C’est ainsi que des artistes de renommée internationale tels qu’Amanda Heng, «une féministe qui a été une des premières à faire de la performance à Singapour» et Sang Jin Lee, «un artiste coréen qui vient de réaliser une sculpture de 750 000$ dans la baie de Pudong», se croiseront lors de la même semaine.
La RIAP surprend Québec depuis 1984 en présentant des performances neuves qui combinent des moyens artistiques et des stratégies de diffusion variées. En fait, on dit souvent qu’il y a autant de styles de performance qu’il y a de performeurs. «Il y en a qui sont plus provocateurs, il y en a d’autres qui sont presque mystiques, il y en a d’autres qui sont complètement didactiques, humoristiques, conceptuels. C’est particulier aux artistes, on ne sait pas tout à fait ce qui va se faire, ce n’est jamais la même chose», souligne Richard Martel.
La RIAP s’articule autour de deux séries de soirées thématiques par pays. Du 16 au 18 septembre, des artistes d’Amérique latine (Brésil et Mexique) et du 23 au 26 septembre, des artistes d’Asie (Birmanie, Corée du Sud, Singapour, Chine) et de France fouleront la scène. Le 19 septembre à 13h et le 26 septembre à 13h, ces performances seront couronnées d’un colloque portant sur la situation de l’art dans chacune de ces zones géographiques. La RIAP mènera également à l’édition d’une publication qui fera état des réflexions des organisateurs sur chacune des performances présentées.
