Sans tambour ni trompette, mais avec violon

Imaginez un look à la Bob Dylan des années 60, la guitare bien haute sous le bras et l’harmonica au bord des lèvres, mais avec autant d’énergie qu’en a désormais la légende du folk américain. Sans vouloir dresser un portrait caricatural, disons simplement que Jimmy Hunt est loin d’être une bête de scène. Pour ainsi dire immobile, il s’est contenté de souffler les paroles de ses chansons, la bouche collée au micro, pendant la soixantaine de minutes qu’a duré la prestation. Les vrais admirateurs seront ravis, puisque les textes prennent beaucoup de place sur la scène. Et ils sont beaux, ses textes : « Je suis jaloux des moineaux pis des loups / qui te trouvent belle parce que t’es belle », ou encore : « Je dois oublier ton amour / Ton cœur est un fruit / Le mien est déjà pris ». Mais est-ce suffisant pour offrir une solide prestation live ?Certainement pas. On a eu l’impression que le public, aussi diversifié soit-il, ne demandait qu’à être conquis, lui qui ne l’était pas nécessairement d’avance. Pourtant, il manquait à la performance la fougue de l’artiste émergent qui veut aller chercher ses auditeurs, ou du moins, l’arrangement un peu plus punché qui aurait fait en sorte que le spectacle diffère le moindrement de l’album, spécialement sur « Everything crash ». Décevant donc, mais pas complètement. L’artiste a un riche potentiel et une image bien à lui, sans compter que le public est de son côté et prêt à lui laisser une chance. À suivre !

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