Sans titres et sans limites

C’est au bistrot contemporain Le clocher penché, coin Caron et St-Joseph, que l’on peut trouver une sélection d’environ six peintures de ce futur finissant de la Fabrique. Ici, le noir et le blanc sont à la base d’une écriture spontanée qui allie parfois slogans et citations à une série d’images choisies pour leur effet visuel.

Cette écriture pictographique ne cherche pas à être comprise, mais propose plutôt une lecture dense qui se continue à deux coins de rue, à la Galerie Morgan Bridge, lieu de la seconde exposition. Dans Les entrailles de la vie urbaine, le discours hiéroglyphique se voit rehaussé de couleurs acidulées à fort contraste. Le geste primal est toujours aussi présent, mais ces tableaux plus récents, majoritairement créés pendant l’été 2011, donnent de la place au silence de quelques zones colorées. La superposition de la matière est aussi évidente.

Bombe aérosol, traits de stylos feutres et de liquide correcteur s’emboîtent à une peinture acrylique domestique récupérée d’une tablette de quincaillerie. Même une palette de cargaison se voit utilisée comme support pour une toile bien chargée. Mais ce sont les tableaux grand format faits sur panneaux de contreplaqué qui captivent. Ici, l’énonciation stylistique sur le paysage et sur le portrait de groupe est aussi volubile que viscéral.

Un détour par ces deux lieux est donc nécessaire afin de découvrir cet artiste qui ne semble pas avoir la langue dans sa poche.    

 

Quoi ?Les entrailles de la vie urbaine

Qui ?Olivier DeSerres

Où ?Bistrot Le Clocher Penché & Galerie Morgan Bridge

Quand ? Jusqu’au 27 novembre

Crédit photo : Stéphane Bernard

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