Se relever malgré les obstacles

Un jeune couple récemment formé se lance dans une affaire à la va-vite et se retrouve sur le tapis. La femme, Leïla Bekhti (Nadia), mère d’un enfant (Slimane), s’en va au Canada, chercher un emploi, et disparaît. Elle laisse seul Yann, son compagnon endetté jusqu’au cou, avec son enfant.

Société utopique

Le réalisateur Cédric Kahn a voulu montrer ce que beaucoup de jeunes entrepreneurs peuvent vivre en France. Démarrer en imaginant que l’avenir leur appartient, avant la descente aux enfers. Il dépeint une société de plus en plus difficile, où chaque obstacle franchi est une victoire. Une société où certains rêveurs sont traités d’utopistes, où s’investir et prendre des risques n’est plus monnaie courante.

Malgré la rage de vaincre de Yann, le film n’est pas l’un de ceux qui peuvent ravir, avec une fin bien ficelée. Justement, on peut rester sur sa fin, car le film laisse le spectateur l’imaginer. L’important n’est pas dans le dénouement mais dans le cheminement de l’adulte qui fait face à des portes fermées, en plus de s’occuper d’un enfant. Le duo formé de Guillaume Canet (Yann) et de Slimane Khettabi (Slimane), dont il s’agit du premier long-métrage, est criant de réalisme.

Juste y croire

Celui qu’on a déjà vu dans La plage ou Jeux d’enfants, incarne un jeune parisien un peu bourru, mais dévoué et travailleur. Pour ce rôle, il a abandonné l’aspect « beau gosse » et s’affiche comme un homme désespéré, qui tente tout pour conserver cette entreprise. Malgré quelques longueurs, on reconnaîtra à Une vie meilleure un scénario et une mise en scène impeccables qui décrivent une réelle détresse. De Paris à Montréal, en passant par la Vendée, le film n’affiche aucune prétention; il décrit les difficiles étapes que connaît Yann et ceux qui l’entourent. Malgré les rêves détruits par une société capitaliste où réussir est une épreuve, ce trio, grâce à l’amour qui l’unit, va tenter, jusqu’au bout, de tendre à une vie meilleure.

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