Critique musique : Le Québécois de Sir Pathétik

Il abordait souvent le sujet dans ses précédents albums, mais cette fois-ci, il en fait le thème principal de son récent opus. Sir Pathétik nous livre un véritable hymne au Québec dans son album Le Québécois. Cependant, si la Belle Province est l’axe central autour duquel tourne l’oeuvre, on se retrouve plus avec un amalgame de thèmes récurrents de Sir Pathétik, comme l’amour, la drogue et la dure vie dans les rues qu’avec un manifeste patriotique.

Justement, ces thèmes centraux, exploités sans merci par le rappeur trifluvien, deviennent vite répétitifs. Des « Si j’avais à choisir entre toi et la vie/ J’te choisirais car tu es ma seule raison de vivre » suivis de « Là d’où je viens/ Seule la rue nous connaît » forment au final un mélange dénué de saveur qui ressemble à une version à rabais de Eminem.

Aussi, quoique ce ne soit pas toutes les paroles qui soient douteuses, beaucoup le sont. La poésie, souvent absente, laisse place à un vocabulaire assez primaire et répétitif (« On m’appelle le bandit/ Dans le coin où je vis/ Dans le coin où j’ai grandi »). À cela, il faut ajouter une pléthore de phrases en anglais, souvent sans réel rapport avec la chanson, ajoutées comme pour donner une tendance plus branchée au tout, des « I’ll never say goodbye » placés au hasard comme si le côtoiement de deux langues était nécessaire à des paroles déjà plus qu’explicites.

On peut d’ailleurs reprocher aux chansons d’être répétitives. Bien que l’instrumental soit différent d’une chanson à l’autre, les paroles se ressemblent toutes, la presque entièreté des morceaux racontant l’histoire de quelqu’un ayant eu une enfance difficile (« J’ai dû apprendre à me battre/ Avant d’apprendre à marcher »), mais trouvant l’amour et frôlant souvent la dépendance affective.

Il faut néanmoins saluer Raymond, morceau se moquant des rednecks qui aurait été fort original il y a 30 ans.

Quant au mélodies, elles s’éloignent des autres albums du rappeur, penchant parfois vers le folk , ou le reggae sur Vie de bum. Néanmoins, malgré la qualité de quelques beats, comme sur Deux côtés d’une médaille, la plupart sont édulcorés pour se coller à un style pop générique.

1,5/5

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