Socalled – Sleepover

 

Quatrième album du Montréalais Socalled, tout autant magicien ou journaliste… que rappeur. Sleepover est peut-être le disque qui le fera connaître à un plus grand nombre en-dehors de son cercle d’aficionados. C’est que la galette jouit d’un nombre impressionnant de collaborateurs éclectiques qui façonnent l’album et lui donne cet éclatement musical, ce patchwork artistique qui est assurément un atout : ça va d’Enrico Macias au groupe de rap québécois Sans Pression, en passant par Katie Moore, Warren Spicer (chanteur du groupe Plants & Animals) ou Chilly Gonzales, « the king of pop » comme il est écrit dans le livret.

Paradoxalement, le plus absent, du moins aux oreilles de celui qui ne connait pas Josh Dolgin, c’est Socalled lui-même, relégué en quelque sorte au second plan. 

L’album s’écoute bien, grâce justement à cette diversité musicale assumée et ces dix pièces entraînantes, auxquelles se sont rajoutées deux remix de Richi, dont celui, excellent, de Irving Fields, tout en piano. 

Bien sûr, la base reste cet hip-hop auquel il faut s’accrocher, surtout quand on n’est pas habitué à ce genre musical, mais les arrangements construits autour rendent le tout « consommable » pour un plus grand nombre d’auditeurs. Ici encore, cependant, les paroles brillent par leur absence dans le livret : est-ce par choix volontaire, Socalled ayant voulu mettre sa musique éclatée et variée à l’avant-plan, ou par contrainte éditoriale ? L’auditeur, lui, reste en tout cas déçu d’avoir manqué une partie, importante après tout, de Sleepover, qui lui aurait paru peut-être meilleur sans cette lacune… 

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