C’est devant une foule extatique que le trio torontois Elliott Brood est venu présenté au Cercle samedi soir les dernières pièces de sa production, réunies sur l’album Days Into Years. Récit d’une soirée en montagnes russes.

Soirée canadienne

 

Pour la petite histoire, Elliott Brood, maladroitement introduit comme un groupe de folk, venait partager cette fin de semaine l’Histoire avec un grand H, le dernier opus étant inspiré d’un passage dans un cimetière d’anciens combattants, alors que le trio parcourait les routes européennes. Mais loin des complaintes mélancoliques auquel le public déjà conquis auraient pu s’attendre, c’est un spectacle country, rock et endiablé qui s’est déroulé dans l’atmosphère suante de la salle du Cercle.

Avant ceci, car le pain ne lève que si l’on pétrit la pâte, il aura fallu supporter une longue et banale première partie : Kandle, composé d’un groupe identique à des centaines, avec à leur tête une jeune fille blonde, incapable de s’adresser à la foule en français. Du folk sirupeux et sans originalité, contrebalancé par une maîtrise impeccable des instruments.

Et puis, enfin, Elliott Brood est arrivé alors que déjà, la foule n’en pouvait plus. Fini les bavardages incessants du Cercle, le groupe a captivé l’attention dès les premières notes en montant le son et l’attitude d’un cran. Exécution incroyable des pièces que l’on découvrait bien rodées. Le charisme du trio a charmé le public qui s’est alors mis à danser dans cette ambiance toute canadienne, au son de la musique country. Casey Laforet, le guitariste, menait la foule grâce à un enthousiasme contagieux et quelques maladroites, mais pourtant charmantes, interventions en français. On regrette cependant une utilisation un peu inutile de la guitare électrique en première partie de spectacle, les paroles et la musique étant plus enivrantes lors des pièces acoustiques. Et que dire de ce duo de ukulélés, tout en rythme et en chaleur durant lequel on tapait des pieds à en faire trembler toute la salle.

On en est sorti avec les oreilles bourdonnantes et le sourire aux lèvres. 

Crédit photo : Caroline Senécal

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