Impact Campus a rencontré l’équipe d’«Une vie qui commence», qui sortira en salles le 21 janvier.

Survivre au deuil à sa manière

«Tout le récit est basé sur le conflit entre la mère qui veut faire table rase du passé et le fils qui veut honorer la mémoire de son père de manière obsessive», explique le réalisateur Michel Monty. Le scénario est issu de sa propre expérience, alors qu’il a vu son père mourir à l’âge de trois ans. Bien qu’elle soit personnelle, l’histoire a toutefois «pris le chemin nécessaire de la fiction».

L’acteur François Papineau campe le rôle du docteur Jacques Langevin, père de famille qui décède. Il s’agit d’un homme «qu’on aime tout de suite, si bien que quand il n’est plus là, le vide laissé par son absence est énorme», commente Julie Le Breton, l’interprète de Louise, sa femme. «En fait, c’est un homme qui a un ver qui le gruge à l’intérieur et qui est probablement en dépression depuis des années.» Soulageant son mal-être par la consommation de médicaments qu’il vole à l’hôpital, il a développe au fil du temps une dépendance qui prend le dessus sur sa vie.

C’est tout un monde qui s’écroule pour Louise, qui se retrouve seule avec ses trois enfants. «Non seulement elle perd l’homme qu’elle aime, mais elle réalise qu’il l’a trahie parce qu’il ne lui a jamais partagé sa détresse», observe l’actrice. Pour survivre à sa peine, Louise décide de tourner la page et de ne plus vivre dans le passé. Toutefois, son fils aîné, Étienne (Charles-Antoine Perreault), est incapable de se départir du souvenir de son père, qui était pour lui son héros, son modèle.

«C’est un personnage dont on comprend les émotions grâce aux actions qu’il pose. Il ne parle pas beaucoup», note Michel Monty en parlant du personnage du jeune garçon de 12 ans. Étienne fait revivre son père à travers lui, de sorte qu’il adopte des comportements totalement excentriques pour un garçon de son âge. «Comme un enfant joue à être un pirate, lui, il joue à être son père», soutient Julie Le Breton.

Selon le réalisateur, les enfants d’aujourd’hui n’ont pas la même naïveté que dans les années 60. Les tabous à propos de la drogue et du suicide, de même que les relations père-fils, sont également propres à cette époque. «Pour comprendre le personnage du docteur Jacques Langevin, il faut que l’on comprenne d’où il vient, c’est-à-dire d’une éducation ultra-rigide de l’époque de Duplessis», souligne M. Monty. Ces éléments historiques appuient donc le drame exposé à l’écran par des scènes riches en émotions.

 

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