Philippe B fait paraître un premier album éponyme en 2005, puis Taxidermie en 2008. Variations fantômes (2011), son troisième album, est presque entièrement construit à partir d’extraits du répertoire classique. Bien souvent, les chansons sont créées après le choix d’une œuvre au titre évocateur : Symphonie Pathétique (Tchaïkovski), Mort et transfiguration (Strauss), etc. Selon le contexte, le sampling utilisé est travaillé différemment; on reconnaît les punchs de La jeune fille et la mort de Schubert dans California girl; Petite leçon des ténèbres est écrite dans la même tonalité que les Leçons des ténèbres de Couperin; La ballerine emprunte une partie de la mélodie du violoncelle ainsi que les deux premiers accords du Cygne de Saint-Saens, etc.
Pour Philippe B, « la chanson est une forme dont la clé réside dans la rencontre de deux éléments ». C’est ce qui rend ce médium si fascinant. Ainsi, un texte plus ordinaire pourra être bonifié par une belle musique. Parfois, des vers simples, doublés d’une musique tout aussi simple, pourront avoir malgré tout une grande charge émotive, et ainsi connaître bien du succès, à l’instar de plusieurs chansons de Paul Simon.
Tout peut servir de point de départ à une chanson : une conversation, un évènement, la culture populaire : « On s’imprègne de ces sources-là… On digère et on recrache ! ». Ainsi, l’idée de Canyon, sur son premier opus, a germé grâce à un roman; et Marie provient de mois passés auprès d’artistes du milieu de la danse.
Dans le cadre du festival Montréal en lumière, le 17 février prochain, Philippe B s’associera au Quatuor Molinari, ensemble à cordes qui se substitue aux samplings le temps d’un concert. Au Cercle le samedi 11 février prochain, il nous présentera une version plus intime de ses compositions, seul avec sa guitare et ses samplings. Une soirée mémorable en perspective.
Crédit photo : Courtoisie Anouk Lessard
