Le Théâtre Premier Acte présente la pièce «6h30», une production du collectif Projet Un.

Tic tac, tic tac

Olivier est un garagiste. Il noie sa solitude dans l’alcool, la drogue et les films pornographiques. Josée est une mère célibataire épuisée par ses responsabilités de chef de famille. Kim, quant à elle, est une jeune femme souffrant d’un chagrin d’amour. Les trois locataires se croisent tous les jours dans le hall de leur immeuble sans se connaître. Pourtant, ils partagent un point commun: leur solitude. «J’ai peur de regretter, surtout peur de finir seul. Aussi triste qu’un sandwich pain blanc au jambon cuit», prononcent-ils tous d’une même voix au début de la pièce.

Un évènement vient rompre leur routine ennuyeuse. Josée dépose un carton d’invitation sous la porte de ses deux voisins: «BBQ du 1281! Venez fêter avec moi ma première année sans fumée à l’occasion du Jour international sans tabac, le 31 mai à 18h30, dans la cour du bloc. RSVP». Les trois protagonistes vont voir dans ce barbecue l’occasion de sortir de leur isolement.

Le texte est le résultat d’un collage d’écrits de huit auteurs contemporains québécois. L’équipe a travaillé pendant deux ans pour donner une harmonie à ce patchwork littéraire. «On a lu beaucoup de textes et on les a divisés selon les trois personnalités de nos individus. Ensuite, on a écrit les ponts entre les répliques», explique Marie-Soleil Dion, l’interprète de Kim dans 6h30. «La plus grande difficulté a été de trouver le ton juste pour rendre les textes poétiques concrets. Je ne voulais pas que ça fasse récital de poésie. Il a fallu imaginer des situations pour faire passer de vraies émotions», ajoute Jonathan Gagnon, le metteur en scène. D’ailleurs, pendant une heure, Olivier, Josée et Kim se livrent à nous sans pudeur. Ils nous expliquent leurs peurs, leurs secrets et leurs fantasmes de façon émouvante.

L’oeuvre est le produit du collectif Projet Un, dont l’objectif de création théâtrale «est de faire interagir les différents secteurs artistiques pour les mettre ensemble sur la salle théâtrale», explique Marie-Soleil Dion. En effet, poésie, musique et animation multimédia se mélangent sur les planches.

Crédit photo : Claudy Rivard

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