Un demi-siècle d’art hispanique à Québec

Cette exposition qui porte le nom de Greco à Dalí regroupe les grands maîtres de la peinture espagnole. Il suffit de penser à Joaquin Sorolla, Alejo Fernández, Juan Gris ainsi qu’au légendaire Pablo Picasso, ces peintres qui ont dessiné l’histoire de la peinture espagnole de la Renaissance jusqu’au milieu du XXe siècle.

Lors du vernissage, jeudi passé, M. Pérez Simón a raconté d’où lui est venue l’idée d’amener une partie de ses tableaux à Québec. «C’était lors de ma première exposition à Québec intitulée De Cranach à Monet. On m’avait alors demandé pourquoi n’avais-je pas inclus d’œuvres espagnoles dans cette exposition», a-t-il confié. C’est ainsi qu’il a décidé d’effectuer un retour à Québec.

À travers les siècles
La tournée du Musée débute avec la thématique Le regard tourné vers Dieu, dans laquelle des artistes comme Alejo Fernández, Fray Nicolás Borrás et Bartolomé Murillo, maîtres de la peinture religieuse, sont exposés. Il faut souligner L’Immaculée Conception, une représentation de la dévotion de Marie par Murillo qui remonte au 17e siècle. Une autre œuvre d’exception: le Saint Jérôme, un portrait de Jérôme de Stridon, surnommé le docteur de l’Église.

Au 19e siècle, un mouvement du nom de costumbrismo orienta l’art vers la représentation des moeurs locales. L’Espagne est alors passée du romantisme au réalisme. Le tableau La Balançoire de Federico Godoy y Castro montre par exemple une jeune fille sur une balançoire qui se fait pousser par une autre. Plus loin, dans une œuvre de Manuel Villegas Brieva, un groupe de femmes font la lessive au bord d’un ruisseau.

Joaquin Sorolla était l’un de ceux qui avaient ouvert l’Espagne au courant de la modernité au début du 20e siècle. Ses œuvres d’huile sur toile de la thématique Portraits d’un siècle à l’autre évoquent des scènes de pêcheurs et de baigneurs nus. Plus loin, deux magnifiques portraits montrent l’honneur que réservait Joaquin Sorolla à ceux dont il acceptait de faire le portrait.

Pour représenter l’époque moderne de l’art espagnol, quelques tableaux de Pablo Picasso accrochent l’oeil intrigué. Nature morte au pigeon est parmi les oeuvres qui évoquent le mieux le style avant-gardiste du peintre légendaire.

Partager l’art avec le monde
M. Pérez Simón désire partager sa passion pour l’art avec le monde entier. «Permettre à de nombreuses personnes d’assister aux expositions, c’est faire vivre les œuvres», a lancé le collectionneur. Celui-ci a donc confié à ses deux fondations (Juntos Actuando por la Superación, A.C. au Mexique et la Fondation JAPS en Espagne) la tâche de promouvoir sa collection dans plusieurs musées du monde afin de permettre à tous de la contempler.

Le dernier rendez-vous de la Collection Pérez Simón a eu lieu le printemps dernier au Musée Jacquemart-André de Paris, attirant plus de 400 000 visiteurs.

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