Notre journaliste s’est entretenue avec l’auteur-compositeur-interprète Vincent Vallières.

Vallières, simplement

Question: Ton amour pour le Québec est indéniable. Quel a été le déclic?

Réponse: Cela s’est fait au travers de la musique, de la découverte de la culture québécoise et ça s’est cristallisé quand j’ai participé à Cégeps en spectacle. À la fin de mon secondaire, j’en suis venu à chanter ouvertement et à composer. Il y avait aussi le fait de chanter en français et parallèlement à cela, la découverte de la culture d’ici: la littérature, la musique et l’histoire du peuple québécois que j’ai apprise dans mes cours au secondaire, au Cégep et à l’université. Ça m’a permis d’aimer me province et d’en être fier.

Q: Es-tu indépendantiste?

R: Oui

Q: À ton avis, est-ce que la jeunesse d’aujourd’hui connaît suffisamment son histoire québécoise?

R: Je ne sais pas, je ne suis pas un bon juge et je ne suis pas très engagé ni militant. Je pense qu’aujourd’hui, comme dans toutes les générations, il y a des jeunes très intéressés par la chanson et la littérature québécoises et d’autres qui le sont moins. Par contre, ce qui me fait de la peine, c’est quand je vais sur Facebook et que je vois des Québécois de souche qui se parlent en anglais. Je me dis: «Là, soyons prudents». Quand je vais dans l’ouest de l’île de Montréal et que je me fais servir exclusivement en anglais, là je me dis: «Non, ça ne fonctionne pas». On est quand même chez nous et il y a des lois qui font en sorte qu’on a le droit d’être servis dans notre langue maternelle, notre langue d’origine.

Q: Quel est ton meilleur souvenir de spectacle?

R: Il y a quelques années, on jouait aux Francophonies de Montréal et il pleuvait à boire debout. Tous les concerts étaient annulés sauf le nôtre. Il y avait une couche d’eau sur la scène et notre technicien nous disait de ne pas y aller de peur qu’on meurt. Il y avait environ mille personnes et c’était vraiment magique parce que toutes les personnes qui étaient là en avaient vraiment envie, donc on a tout donné pour eux autres. Il y a encore des gens qui viennent m’en parler. J’ai été malade pendant deux semaines après ce show-là: j’ai pogné une bronchite, mais le moment était écœurant, ça en valait le coup!

Q: Tu as déjà collaboré avec plusieurs artistes. Avec quelles autres personnes aimerais-tu collaborer?

R: Il y en a plusieurs. J’aimerais beaucoup faire des chansons avec Martin Léon. J’aimerais aussi collaborer avec une fille, une interprète ou une autre auteure-compositeure. Avec Douze hommes rapaillés, j’ai apprécié participer notamment avec Richard Séguin, Michel Rivard, Pierre Flynn et Michel Fauvert; ce sont des artistes que je respecte immensément. Pouvoir «pousser» avec l’un d’eux, écrire une chanson ou faire un projet avec un artiste d’une autre génération, ça me plairait beaucoup.

Q: Quel est ton plus grand rêve?

R: Pouvoir continuer à m’exprimer librement comme je le fais présentement et continuer à produire des albums et des spectacles. C’est la vie que je fais, c’est la vie que j’aime et je me considère privilégié pour ça. Je n’ai pas vraiment d’aspirations surdimensionnées.

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