Le deuxième long-métrage de Maxime Giroux, Jo pour Jonathan, a pris l’affiche le vendredi 18 mars

Vitesse et conséquences

Jo pour Jonathan dépeint et dénonce une réalité propre à la vie en banlieue: l’attachement des jeunes aux voitures et la vitesse au volant. À l’affiche depuis vendredi dernier, ce deuxième long-métrage de Maxime Giroux prend place au cœur d’un paysage morne et bétonné. «On a fait des banlieues loin des villes où il n’est pas possible de vivre sans voiture, explique-t-il. La voiture, c’est la liberté, mais nous ne sommes pas conscients que cet engin-là est toujours très proche de la mort. Surtout quand on est jeune.»

Thomas (Jean-Sébastien Courchesne) est un exemple pour son jeune frère de 17 ans, Jonathan (Raphaël Lacaille). C’est probablement plus par mimétisme que par intérêt qu’il tente de passer son permis de conduire et qu’un soir, il dérobe la voiture de Thomas pour aller faire une course illégale, qu’il perd. Poursuivi par la gageure, Thomas apprend ce qu’a fait Jonathan et malgré son mécontentement, assume la responsabilité de reprendre la course à quitte ou double. Le concours tourne mal: les deux frères sont impliqués dans un accident et Thomas en sort grièvement blessé, à l’opposé de Jonathan, indemne.

Pour bien représenter ce milieu, Maxime Giroux et son équipe sont entrés en contact avec ces jeunes fascinés par leur automobile et la vitesse. «Les gens aiment se montrer. Mes recherches ont donc commencé par Internet (Facebook, blogues, vidéos) et je me suis fait recommander l’Autodrome St-Eustache», raconte le réalisateur, qui ajoute avoir été accueilli avec gentillesse. Les figurants présents sur les lieux de course sont d’ailleurs directement issus de cet environnement.

«Dans ce milieu de merde, les jeunes restent là à consommer, comme on leur dit de faire», relate M. Giroux pour illustrer l’emprise américaine sur la population vivant dans l’éloignement urbain. «Je suis convaincu que si on leur donnait autre chose, ils s’intéresseraient à autre chose», croit ce dernier.

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