Notre correspondant a rencontré le duo belge Vive la Fête de passage à Amsterdam

Vive la Fête

Avec leur prochain album, Vive la Fête vise une sonorité plus peaufinée. «Nous avons travaillé maximum trois mois sur les précédents albums. Cette fois-ci, on s’est laissé un an pour le faire, pour atteindre ce que nous voulions vraiment», a confié la chanteuse Els Pynoo. Un album pour lequel un studio a été expressément construit dans la maison du couple, à Gand.

Car Vive la Fête est avant tout le résultat d’une union amoureuse. D’une rencontre fortuite entre une ex-mannequin et le bassiste du groupe dEUS, Danny Mommens. Le projet a d’abord pris la forme d’une blague aux accents électro-rock. Mommens composait la musique, tandis que Pynoo écrivait les paroles. Le tout a rapidement pris une ampleur médiatique considérable, propulsée entre autres par Karl Lagerfeld, personnalité de la mode reconnue à l’international.

Rencontrée en exclusivité quelques heures avant le spectacle que le groupe s’apprêtait à donner devant 2 000 personnes à Amsterdam, Els Pynoo ne cachait pas être en proie à une certaine fébrilité. «Ça devient de pire en pire! À nos débuts, en 1997, on voulait simplement jouer de la musique et nous n’avions pas pensé plus loin. Maintenant, nous avons une responsabilité envers nous-mêmes et le public. Je sais que c’est stupide, car le stress disparaît aussitôt que le spectacle commence, mais la dernière heure avant le concert, c’est horrible!»

La chanteuse garde toutefois d’excellents souvenirs de la majorité des tournées qu’elle a faites avec son acolyte. Elle revient d’ailleurs de Bogota, en Colombie, où elle a reçu un accueil chaleureux de la part d’un public qui la réclamait depuis quatre ans. «Ils étaient hystériques, comme si nous étions les Beatles! Ils se sont mis à me tirer les vêtements quand je suis sortie de l’autobus», a-t-elle raconté entre deux éclats de rire.

La rencontre sera ponctuée maintes fois de ce rire contagieux. À deux reprises, elle s’excusera de ne pouvoir être en mesure de faire l’entrevue en français, alors qu’elle écrit ses chansons dans la langue de Molière. «Je ne parle pas français à la maison, mais c’était la seule langue dans laquelle je pouvais chanter. Je trouve que c’est une langue charmante et poétique. Depuis que je suis jeune, je suis fan de Serge Gainsbourg. Chanter en anglais serait trop commercial, trop Britney Spears.»

Il est également hors de question pour elle de chanter dans sa langue maternelle, le néerlandais, peu importe les problèmes politiques qui sévissent actuellement dans son pays. La Belgique, tiraillée entre les revendications des communautés flamandes et francophones, se trouve en effet sans gouvernement depuis plus de huit mois. «Ça n’a rien à voir avec la politique si je chante en français. Je devrais me sentir concernée par cette crise, mais ça ne m’empêche pas de dormir. Par contre, je ne veux pas que l’on se sépare de la Belgique, encore moins si c’est pour rejoindre les Pays-Bas.»

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