Julien magasine un parti

L’autre soir, j’étais chez moi avec mon spag congelé et j’ai vu la boussole électorale passer sur mon newsfeed. Je l’ai fait, mais les résultats m’ont donné Option nationale (ON). J’étais assez surpris parce que un, je savais pas c’était quoi ce parti-là et deux, j’ai pas une moustache molle et un chapeau fedora.

J’ai tout de même partagé mon résultat sur Twitter. À ma grande surprise, des organisateurs d’ON sont venus chez moi pour me proposer d’être candidat pour eux.

J’étais un peu choqué par la proposition, moi qui n’ai jamais voté pour autre chose que pour Kevin à Occupation Double. Je me suis dit que c’était trop gros pour moi et j’ai refusé. Les deux gars ont remis leur fedora et sont partis, une larme coulant dans leur barbe de cou clairsemée.

Une fois la porte refermée, je me suis toutefois dit que ce serait bien de faire mentir le dicton selon lequel les jeunes ne s’impliquent pas en politique. J’allais devenir bénévole! Il ne me restait plus qu’à choisir mon parti.

J’ai pris mon Jeep et je suis allé au local de campagne de Québec Solidaire. En me stationnant tout près du rack à vélo, j’ai senti les regards accusateurs des bénévoles à l’intérieur, les mêmes regards lorsque je vais au Monster Truck avec mon vélo. Mais étant donné que j’étais le seul avec un char, ils sont passés sans se soucier du fait que je tuais des ours polaires, faut dire qu’ils étaient déjà pas mal tannés de faire campagne en vélo au mois de mars. Un candidat ressemblait à mon oncle Alain, le bizarre du Bas du Fleuve qui me donnait toujours un attrapeur de rêve sentant la boule à mite pour Noël.

Découragé par le sosie d’Alain, j’ai traversé la rue pour aller au local de campagne du Parti québécois. J’hais pas Pauline Marois, mais eux, ils l’aiment un peu trop. J’ai même aperçu un autel à son image avec des cierges pis toute; l’autel de la majorité qu’ils appelaient ça.

J’ai jamais été fan d’hôpitaux, donc le Parti libéral c’était pas tant à mon goût. Trois docteurs, dont le chef, ça fait trop. Quoique ça expliquerait pourquoi les vieux aiment le parti : ça sent le désinfectant!

Quelques personnes m’ont parlé de la Coalition Avenir Québec, mais je suis pas encore sûr que ça existe pour vrai. J’ai pas tant envie de me donner Legault.

Je suis donc retourné chez moi pour écouter House of Cards, c’est moins absurde.

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